Cet article date de plus de dix ans.

Elections au Chili : Michelle Bachelet grande favorite

Le Chili vote ce dimanche lors d'élections générales qui devraient ramener au pouvoir l'ex-présidente socialiste Michelle Bachelet. Portée par une popularité immense et l'espoir de changement de millions de Chiliens, elle pourrait l'emporter dès le premier tour.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maglio Perez Reuters)

Les quelque 40.000 bureaux de vote du pays, dont le plus grand d'entre eux, le stade national de Santiago, ont été placés sous la protection de l'armée jusqu'à leur fermeture, prévue à 18h (22h heures françaises). La socialiste Michelle Bachelet, 62 ans, médecin de formation et première femme élue à la tête d'un pays sud-américain en 2006, pourrait selon les sondages l'emporter au premier tour en dépassant la barre des 50% des suffrages, ce qui ne s'est pas produit au Chili depuis 1993.

Le nombre inédit de candidats, qui sont au nombre de neuf, pourrait toutefois compromettre ce scénario. "Nous aimerions, et cela a été l'objet de nos efforts dès le début, gagner dès le premier tour ", a-elle déclaré dans une brève rencontre avec la presse après avoir voté dans une école de son quartier, dans l'est de Santiago. La participation comptera également pour beaucoup.

Sa principale adversaire, Evelyn Matthei, candidate de la coalition de la droite soutenant le gouvernement sortant de Sebastian Piñera, s'est de son côté déclarée dans la matinée "tout à fait sûre " de figurer au second tour après avoir déposé son bulletin dans un bureau électoral du centre de Santiago. Mais Evelyn Matthei, investie tardivement après une cascade de retraits de
leaders conservateurs, n'était créditée avant l'élection que d'une moyenne de 14 à 21% des voix dans un pays qui semble aspirer au changement.

Bachelet appuyée par une large coalition

L'ancienne présidente Michelle Bachelet baigne, elle, dans un climat de ferveur, forte d'une popularité qui ne s'est jamais démentie depuis la fin de son premier mandat en 2010, en particulier parmi les plus défavorisés. Appuyée par une large coalition, la "Nouvelle majorité", regroupant communistes (qui n'ont pas participé à un gouvernement depuis 40 ans), démocrates-chrétiens et divers courants socialistes, Michelle Bachelet est consciente des attentes d'un pays, différent de celui qu'elle avait quitté en 2010 pour exercer les fonctions de directrice exécutive de l'ONU Femmes.

L'ex-présidente a promis de mettre en marche dans les 100 jours après son élection les réformes qu'elle n'avait pas lancées lors de son premier mandat, avec notamment une révision de la Constitution de 1980 héritée de la dictature, une réforme fiscale envisageant une augmentation de l'impôt des sociétés de l'ordre de quelque 8 milliards de dollars (3% du PIB) destinée notamment à une refondation du système éducatif pour instaurer une éducation publique de qualité, ou encore l'amélioration du réseau de la santé et des services publics.

A LIRE AUSSI ►►► 11 septembre 1973 : le Chili face à la dictature

Mais la capacité de manoeuvre du nouveau gouvernement et l'ampleur des réformes promises, dont une réforme de la loi sur l'avortement, interdit sous toutes ses formes, dépendront du résultat des élections législatives et sénatoriales qui renouvellent la totalité de la Chambre des députés et plus de la moitié du Sénat (20 sénateurs sur 38).

La participation des quelque 13,5 millions d'électeurs reste la grande inconnue de ce scrutin après la modification de la loi abolissant le vote obligatoire en 2011. Lors des municipales d'octobre 2012, l'abstention avait atteint 60%. Les résultats sont attendus dans la soirée de dimanche.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.