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Écoutes NSA : les autorités françaises avaient été alertées

L'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) aurait espionné plus de 70 millions d'échanges (téléphoniques et SMS) de citoyens français entre fin 2012 et début 2013. Bernard Carayon, président de l'Institut international d'intelligence économique et stratégique, n'est pas surpris. Selon lui, les autorités sont au courant depuis longtemps mais personne ne prend les "mesures d'envergure" qui s'imposent.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Fotolia.com)

"Cela fait plus de 20
ans que les Etats-Unis ont engagé un
énorme effort d'espionnage, non seulement dans le but de préserver la sécurité
des Etats-Unis, mais aussi d'obtenir des informations politiques, économiques
et scientifiques de premier plan
", affirme Bernard Carayon.

Et cela fait dix ans qu'à travers de nombreux rapports,
notamment pour le Premier ministre (Jean-Pierre Raffarin puis Dominique de Villepin), il  dit avoir "alerté les autorités publiques françaises ".
Il est aussi à l'origine d'une loi votée à l'Assemblée visant à protéger le
secret des affaires. Un texte qui n'est toujours pas passé devant le Sénat, s'étonne et regrette l'ancien député du Tarn, président de l'Institut international d'intelligence économique et stratégique. 

L'enjeu c'est l'accord de
libre échange entre les Etats-Unis et l'Europe

"Il y a un retard dans
la prise de conscience des autorités politiques françaises, qu'elles soient de
gauche comme de droite
", estime Bernard Carayon. "On considère
qu'il n'y a pas de guerre entre amis, or il y a une véritable guerre économique
" entre partenaires, poursuit-il.

Selon lui, la réponse doit être
européenne. "Il faudrait qu'aujourd'hui le président de la République
demande au président de la Commission européenne de suspendre les négociations
sur le libre échange entre les Etats-Unis et l'Europe
", estime-t-il.

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des Etats-Unis c'est bien gentil, mais ce n'est pas à la hauteur de l'enjeu" 

"L'adversaire est dans nos murs ", souligne Bernard Carayon. "Les moyens techniques de Microsoft sont intégrés au sein du
ministère de la Défense, au Kremlin-Bicêtre, au sein de la direction interarmées des réseaux d'infrastructures"
, poursuit-il. Et de se s'interroger sur l'absence de réponse politique. "Je ne comprend pas qu'on ne puisse pas répondre par
des mesures d'envergure
Convoquer l'ambassadeur des Etats-Unis c'est bien gentil, mais ce n'est
pas à la hauteur de l'enjeu
", estime l'ancien député.

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