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Des statuts officiels de réfugiés remis à Cergy : "Je me sens en sécurité"

Les premiers titres de réfugiés ont été remis jeudi à des Syriens et des Irakiens accueillis dans le Val-d'Oise. Une première étape vers la demande d'une carte de résident, marquée par une forte émotion.
Article rédigé par Alice Serrano
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Rateb Abou Zid, ingénieur syrien, père de quatre enfants, heureux d'être sous la protection du statut de réfugié © Radio France / Serrano)

Les premiers titres ont été délivrés jeudi sur la base de loisirs de Cergy où sont accueillis un peu moins d'une centaine de Syriens et d'Irakiens. Des femmes, des hommes, des enfants arrivés par bus depuis Munich il y a trois semaines, comme 600 autres demandeurs d'asile. Des  agents de l'Ofpra, l'Office français de protection des réfugiés sont venus leur annoncer la nouvelle sur leur lieu de vie. La procédure a été ensuite été complétée en préfecture.

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La protection du statut de réfugié

Le directeur général de l'OFPRA, Pascal Brice, annonce lui-même la nouvelles aux familles.

"Je suis très heureux de pouvoir vous confirmer que vous êtes désormais réfugiés, protégés par la République française."

Dans la foule, de larges sourires mais aussi des yeux rougis. Anas, un imprimeur de 29 ans, casquette sur la tête et qui porte un jean un peu grand pour ses jambes frêles, passe le premier devant les agents de l'Office chargé des réfugiés. Il montre le document.

"Ça, c'est un papier officiel, il est bien écrit que j'ai un statut de réfugié ici en France."

A Cergy, dans le Val-d'Oise, le reportage d'Alice Serrano

Durant l'entretien on lui a expliqué qu'il avait désormais le droit de travailler, de se loger. Il a droit aussi à l'assurance maladie et surtout, il peut faire venir sa femme et ses trois filles restées dans un camp au Liban.

"Je me sens en sécurité maintenant. Il y a encore un mois, j'en rêvais de cette sécurité, de ces papiers. J’ai du mal à réaliser que c'est réel".

Une étape vers la carte de résident 

A côté d'Anas, Ali et Tahrir, un couple d'Irakiens, affiche clairement sa joie. 

"Je suis vraiment très heureuse. Merci à l'Etat français. On souhaite devenir de bons citoyens. Vous vous rendez compte, aujourd'hui, on réalise une partie de notre rêve !

L’autre partie du rêve ? "C’est d'être réunis sous le même toit avec mes enfants et de leur construire enfin un avenir" ajoute Ali.

A la préfecture du Val-d’Oise, un récépissé leur est remis, pour accéder à la dernière étape administrative, l’obtention d’un titre de séjour.

A l'entresol du bâtiment dans des bureaux dédiés à l’immigration,  trois agents notent les noms et prénoms d’une douzaine de réfugiés. Martine Torcy est chargée de leur accueil.

"La procédure que l’on fait en préfecture, c’est la délivrance d’un récépissé, à l’issue de la décision de la décision de l’Ofpra de leur accorder le statut de réfugié. Le document valable trois mois leur permet, quand ils auront un domicile fixe, de demander une carte de séjour qui aura une validité de dix ans."

Rateb, ingénieur syrien, se plie aux comme les autres aux impératifs administratifs. Avec sa femme cubaine et chrétienne et leurs quatre enfants, il évoque avec émotion la sécurité qu’il est venu chercher.

"Je n'ai plus peur aujourd'hui, je me sens en sécurité car j'ai le statut de réfugié. Je sais que je suis sous la protection du gouvernement français. Avant, je n'étais rien, personne ne nous reconnaissait. Maintenant un Etat me protège enfin. Je suis heureux. Vraiment très heureux, le temps de la souffrance est terminé. Je m'attends encore à des jours difficiles, mais ça va être bien ! "

"La France me donne toutes les chances pour bien commencer ici"  poursuit Rateb. "C'est à moi, maintenant, de faire le reste" conclut-il.

  (Anas, 29 ans, montre son document officiel © Radio France / Serrano)
 

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