Des prélèvements effectués sur le corps de Yasser Arafat
Yasser Arafat décédé le 11 novembre 2004 a-t-il été empoisonné au polonium? L'enquête ouverte pour assassinat en août dernier en France doit le déterminer. Elle a été confiée à trois juges d'instruction de Nanterre.
Pour obtenir des prélèvements, il fallait donc exhumer la dépouille. C'est chose faite ce mardi matin. A l'abri des regards, derrière des bâches bleues, des experts ont effectué plusieurs prélèvements sur les restes du leader palestinien. Une opération menée en trois heures de temps avant que le corps ne soit à nouveau inhumé dans son mausolée de Ramallah. Les obsèques militaires sont retransmises en direct à la télévision militaire.
L'analyse s'annonce compliquée
Les échantillons distincts ont été confiés à des équipes de médecins légistes français et suisses, ainsi qu'à une équipe d'experts russes, invités par les Palestiniens à aider à l'examen.
L'enquête avait été relancée après la découverte d'une quantité anormale de polonium sur des effets personnels remis par sa veuve, Souha: son foulard, ses chapeaux, ses sous-vêtements et ses lunettes. Tout l'enjeu pour les scientifiques sera de retrouver la présence de polonium sur les échantillions prélevés ce mardi sur les restes du leader palestinien.
Une étude qui s'annonce complexe puisqu'au fil du temp, le poison est de moins en moins facile à déceler. D'après François Bochud, directeur de radiophysique du CHUV de Lausanne, après huit ans, "le taux de polonium est un million de fois inférieur " à sa dose d'origine. Pour prouver l'empoisonnement, il faudrait donc que Yasser Arafat ait absorbé une forte concentration de polonium.
Le dossier médical n'apporte rien
Pourtant, c'est bien sur ces prélèvements qu'il faudra compter pour confirmer ou infirmer l'empoisonnement de Yasser Arafat. Six mois après son décès dans un hôpital militaire de la région parisienne, le dossier médical est mis sur la place publique. Mais le document de 500 pages n'apprend rien de déterminant sur la disparition du leader palestinien comme l'explique un reportage de France 3.
"Assassiné " par les Israéliens ?
Les Palestiniens assurent détenir "des éléments tendant à montrer que Yasser Arafat a été assassiné par les Israéliens
". En Israël, les autorités nient être impliquées en quoi que ce soit dans la mort du chef historique palestinien.
Une poursuite devant la CPI envisagée
Si l'empoisonnement est prouvé les dirigeants palestiniens ne comptent pas en rester là. Ils ont d'ores et déjà annoncé mardi qu'ils saisiront la CPI, la Cour pénal internationale. Ce serait une première pour les Palestiniens. Mais avant d'envisager cette démarche, il faut que leur pays obtienne le statut d'Etat observateur à l'ONU. Une condition sine qua non pour engager des poursuites auprès de la CPI.
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