Des experts du Comité des sanctions de l'ONU ont essuyé des tirs lundi à l'aéroport de Yamassoukro
Ces experts et un officier des forces de maintien de la paix ont essuyés des tirs venant des forces du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo. Personne n'a été blessé. Ces personnes venaient vérifier une information faisant état de la livraison d'hélicoptères en provenance du Bélarus.
Le climat à Abidjan s'est par ailleurs dégradé.
Les experts de l'ONU ont été dans l'incapacité de vérifier l'information et ont été obligés de se retirer", avait plus tôt indiqué le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.
La mission s'y est rendue après que le Comité des sanctions eut reçu des informations sur des vols suspects, a ajouté M. Nesirky, soulignant que la mission de l'ONU surveillait quand même l'aéroport en dépit des restrictions sur leurs mouvements.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité.
Le climat demeurait pesant dans la capitale économique avec des tirs sporadiques signalés dans plusieurs quartiers depuis dimanche, y compris dans des zones jusque-là préservées comme le quartier cossu de Cocody (est).
Barrages pro-Gbagbo
Les "jeunes patriotes" dressent désormais de nombreux barrages dans le quartier de Yopougon, fief de Gbagbo. Parfois armés de machettes et de gourdins, ils exigent de fouiller les véhicules. Le camp Gbagbo est passé "du harcèlement" contre l'ONU à "l'acte d'hostilité directe", a affirmé lundi à Dakar Choi Young-jin, le chef de l'Onuci.
Selon lui, trois Casques bleus ont été blessés par les forces pro-Gbagbo ce week-end à Abobo, un quartier pro-Ouattara dans le nord d'Abidjan.
Alors qu'Abobo est devenu la semaine dernière le théâtre d'affrontements à l'arme lourde entre forces pro-Gbagbo et insurgés, le quartier voisin d'Anyama connaît une situation humanitaire inquiétante, sur fond d'exode de la population. Quelque 3.000 personnes se sont déjà réfugiées dans deux missions catholiques, "dans une promiscuité indescriptible", a déclaré à l'AFP l'abbé Augustin Obrou, porte-parole de l'archevêché d'Abidjan.
Lundi, alors que la situation est difficile entre coupures d'électricité et d'eau et "probème de nourriture", selon un habitant, la vie a commencé à reprendre dans le secteur "PK-18" au coeur de la zone des combats, a rapporté une jeune mère restée avec sa famille.
Quelques échoppes avaient rouvert et des enfants jouaient dans les rues, a-t-elle raconté, disant avoir vu dans le secteur des insurgés en armes et munis de gris-gris.
Un "commando invisible" anti-Gbagbo
Dans la nuit de samedi à dimanche, le "commando invisible", comme le surnomme la presse ivoirienne, s'en est pris à un symbole du régime Gbagbo, la télévision publique RTI dont le centre émetteur a été endommagé lors de combats, ce qui a coupé le signal hertzien dans la zone d'Abidjan.
La RTI est toutefois parvenue lundi à émettre de nouveau, mais si le son était bon l'image était de très mauvaise qualité.
Engagé dans de rudes combats sur le terrain, le gouvernement Gbagbo a commencé à verser les salaires de février aux fonctionnaires, dont la fidélité lui est vitale.
Médiation à petits pas
Du côté de la médiation africaine, un panel de chefs d'Etat devait annoncer au plus tard ce lundi des solutions "contraignantes", mais il a prévu de ne se réunir que vendredi.
Quant au couvre-feu en vigeur durant le week-end, il a été reconduit pour trois jours à Abidjan dans deux quartiers où s'affrontent les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo et insurgés armés.
Le PS a renouvelé lundi son appel au président Laurent Gbagbo "à renoncer au pouvoir et à permettre au gouvernement d'Union nationale, dont Alassane Ouattara a accepté le principe, de prendre ses fonctions".
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