Démission surprise et historique de Benoît XVI
La nouvelle
est tombée à 11h52, entraînant un véritable choc pour les catholiques : le pape
Benoît XVI a annoncé, en latin, son renoncement. Il quittera le Saint Siège le
28 février à 20 heures.
Élu en 2005
alors qu'il était le cardinal Joseph Ratzinger, Benoît XVI a expliqué sa démission par le fait qu'à 85
ans "il n'avait plus les forces" pour diriger l'Église. Selon son
porte-parole, Benoît XVI se retirera dans un monastère dans l'enceinte du
Vatican. "Il nous a pris par surprise ", a par ailleurs
expliqué Federico Lombardi.
Un événement
historique
Surprise a d'ailleurs
été le mot le plus employé de la journée. Seul son frère, Georg Ratzinger, a
affirmé qu'il était au courant depuis plusieurs mois – même si dans un
livre-entretien, Joseph Ratzinger avait évoqué cette possibilité. Une surprise
et un événement historique puisque peu de papes ont renoncé volontairement à
leur fonction.
**Lire notre
article La démission du pape : un événement très rare dans l'Histoire
De nombreux
messages de soutien et d'hommage se sont succédé tout au long de la journée. L'Allemagne,
pays d'origine de Joseph Ratzinger devenu le premier pape allemand, a majoritairement
déploré cette décision qui mérite "le plus grand respect" comme l'a
expliqué Angela Merkel, la chancelière.
A Paris, le
président français François Hollande a parlé d'une décision "éminemment
respectable" tout en ajoutant que "la République n'avait pas à faire
davantage de commentaires sur ce qui appartient d'abord à l'Eglise" . En Italie,
Mario Monti, le président du conseil sortant s'est déclaré "très
secoué" .
L'ensemble
des réactions à retrouver dans notre direct > http://bit.ly/XBBrqt
Quelle
empreinte dans l'histoire ?
Benoît XVI
laissera une empreinte mitigée dans l'histoire du Vatican. Joseph Ratzinger a
eu la lourde tâche de succéder Jean-Paul II, qui aura marqué l'histoire de
l'Eglise et celle du XXe siècle. L'action de Benoît XVI en faveur du dialogue
interreligieux a été saluée par de nombreux représentants des autres religions.
Soulignées aussi, ses prises de positions fermes sur les abus sexuels.
Mais Benoît
XVI laissera également le souvenir de déclarations maladroites, sur l'Islam ou encore
le sida. La fin de son pontificat aura aussi été marquée par le scandale du
Vatileaks. De nombreuses fuites de documents confidentiels ont révélé
l'existence d'un réseau de corruption et de favoritisme.
Lire notre
article : que retenir du pontificat de Benoît XVI > http://bit.ly/WTkmbY
La question
de la succession
Immédiatement après cette annonce, la question de la succession du pape Benoît
XVI (le 265e de l'histoire) s'est posée. Le Vatican a affirmé que
son successeur sera désigné pour Pâques, le 31 mars. Le conclave se tiendra au
plus tôt 15 jours après le renoncement de Benoît XVI et au plus tard le 20
mars. Ce sera donc entre le 15 et le 20 mars.
L'ensemble
des cardinaux en âge de voter, la limite d'âge est fixée à 80 ans, se
retrouveront donc dans la chapelle Sixtine pour procéder au vote. Il pourrait durer plusieurs jours. La question de la nationalité du successeur de Benoît XVI est bien sûr au centre des interrogations. Le futur pape
viendra-t-il d'Amérique du Sud – un continent qui regroupe 42% du 1,2 milliard de
catholiques dans le monde ? Sera-t-il le premier pape africain ? La charge reviendra-t-elle de nouveau à un Italien ? La réponse sera connue
lorsque la fumée blanche s'élèvera au-dessus du Vatican.
Lire
notre article : Habemus papam : comment sera élu le prochain pape > http://bit.ly/UYtFKT
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