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Crainte de pénurie et avancée de troupes islamistes au Mali

Les rebelles touaregs et les islamistes continuent à progresser au Mali. Le pays est soumis depuis hier à un embargo "total" par ses voisins, qui cherchent à obliger la junte à quitter le pouvoir. Les militaires promettent de le faire, sans donner de date. Des habitants inquiets ont commencé à stocker des produits de première nécessité.
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Dès ce matin, une
cinquantaine de clients patientaient devant cette station-service de Bamako. "On
a dit qu'il y a embargo, on a peur qu'il y ait pénurie, alors on prévient comme
on peut
", justifie l'un d'eux, venu avec une demi-douzaine de bouteilles
vides. "C'est la peur, assure le pompiste, sinon, il y a assez de
carburant dans les dépôts
".

L'essentiel du carburant
consommé dans la capitale malienne vient de Côte d'Ivoire, l'un des pays membres
de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest qui ont décidé de
fermer leurs frontières avec le Mali. L'économie du pays pourrait être
rapidement étouffée.

Les islamistes succèdent aux touareg

Le Mali semble déjà à
genoux sur le plan militaire. Les séparatistes touareg et des islamistes se
sont emparés ce week-end des trois villes du Nord du pays. Des éléments proches d'Al-Qaida seraient entrés dans Tombouctou, où le Programme alimentaire mondial fait état de pillages.

Des témoins rapportent que les islamistes de l'organisation Ansar
Dine ont annoncé leur intention d'instaurer la charia dans la ville. A Gao, des extrémistes auraient
mis à sac des bars et des hôtels servant de l'alcool. A Kidal, des habitants
évoquent une interdiction de la musique à la radio, des vêtements à l'occidentale
dans la rue. Autant d'informations impossibles à vérifier, seul le téléphone relie encore la moitié nord du pays et le reste du monde.

Des rebelles à mi-chemin entre Tombouctou et Bamako

Les
rebelles approchent à présent de Mopti, selon Henri de Raincourt. Le ministre
français de la Coopération a évoqué sur RFI des "mouvements " autour
de cette ville à mi-chemin de Tombouctou et Bamako. "Compte tenu de ce que
l'on sait de la situation militaire, s'inquiète-il, je ne vois aucun secteur
géographique sur lequel l'armée malienne serait susceptible de stopper
l'avancée des rebelles
".

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