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Corée du Sud : la police reconnaît une "erreur" après la bousculade meurtrière d'Halloween à Séoul

Après avoir nié toute responsabilité dans le mouvement de foule qui a causé la mort de 154 personnes, samedi soir, des erreurs commencent à être reconnues par les autorités.

Article rédigé par franceinfo - Nicolas Rocca
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des officers de police sud-coréens devant le lieu du drame survenu lors des célébrations d'Halloween à Itaewon, un quartier de Séoul, le 30 octobre. (JAMES LEE / XINHUA)

C’est un pays encore sous le choc qui s’est réveillé d'un week-end d’effroi. En Corée du Sud, un deuil national de cinq jours a été décrété dimanche 30 octobre et de nombreuses personnes sont allées rendre hommage aux 154 personnes mortes dans le terrible mouvement de foule des célébrations d’Halloween.

>> "On n'arrivait pas à trouver des policiers" : après le mouvement de foule à Séoul, des interrogations sur le dispositif de sécurité

Alors que, dimanche, le ministre de l'Intérieur avait expliqué que le drame n'aurait pas pu être éviter par une présence policière plus importante, le discours évolue. Lundi 31 octobre, le responsable du maintien de l'ordre au sein de la police nationale, Hong Ki-hyun, a reconnu des "erreurs". Selon lui, ses équipes n’ont pas réussi à prévoir la dangerosité de la situation. Il ne reconnaît toutefois pas la responsabilité de la catastrophe, malgré le fait que seulement 137 policiers auraient été dépêchés sur place pour gérer les dizaines de milliers de personnes. Il affirme que les effectifs étaient similaires à ceux qui étaient présents pour Halloween avant la pandémie.

Mise en place d'une dispositif 

Pour les Sud-Coréens, il y un vrai souhait de comprendre comment une telle catastrophe a pu se produire. "Toutes ces précieuses vies de jeunes ont été sacrifiées à cause de l’irresponsabilité des adultes... Ce genre de drame ne peut plus jamais se reproduire", dénonce une femme de 65 ans.

"Tous les ans, on sait qu’il y a des fêtes d’Halloween à Itaewon. C’est dur de le dire mais je pense que, s’il y avait eu suffisamment de préparation de la part du gouvernement, ça n'aurait pas eu lieu."

Une habitante de Seoul

à franceinfo

Les autorités, elles, bottent toujours en touche en expliquant qu’il n’était pas possible de préparer un dispositif de gestion de la foule : en Corée du Sud, tout événement susceptible d'attirer au moins 1.000 personnes doit faire l'objet d'une déclaration auprès des autorités au moins 30 jours à l'avance, afin que la police et les pompiers puissent analyser le projet et décider des mesures de protection qui s'imposent. Or, ici, il ne s’agissait pas d’un événement avec un organisateur désigné mais d’un rassemblement spontané – qui a pourtant lieu tous les ans.  

Le président coréen, qui a ordonné la mise en place de dispositif dédié à ce genre de situation, a de nouveau promis lundi une "enquête approfondie et transparente" sur les causes du désastre. La police a commencé son enquête et a constitué une équipe spéciale de 561 membres, selon le ministère de l'Intérieur. Ces enquêteurs ont saisi les images provenant d'une cinquantaine de caméras de surveillance de commerces situés sur les lieux du drame. Elle analyse aussi les vidéos publiées sur les réseaux sociaux. "Nous avons mené une enquête préliminaire en interrogeant 44 témoins, des victimes et des travailleurs des magasins voisins", a déclaré un responsable de la police nationale. Difficile de savoir si cela suffira à convaincre une population sud-coréenne qui pleure ses morts et reste profondément choquée par les images terribles du drame. La catastrophe a fait 154 morts, dont 26 étrangers, selon le dernier bilan officiel qui pourrait encore s'alourdir, au moins 33 personnes blessées se trouvant dans un état critique.

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