"Nous sommes fiers du courage de notre leader suprême" : après le sommet inter-coréen, les premières images de la rencontre parviennent enfin à Pyongyang
Alors que le sommet entre les présidents des deux Corées s'est tenu il y a deux jours, vendredi, les images de la rencontre, qui ont fait le tour du monde, ont mis un peu plus de temps à franchir la frontière, selon l'envoyée spéciale de franceinfo à Pyongyang, l'une des rares journalistes présentes sur place.
"Aujourd’hui, nous annonçons au peuple tout entier une nouvelle historique" : les Nord-Coréens ont appris samedi 28 avril l’issue du sommet entre les deux Corées, vendredi, en zone démilitarisée, dans le village de Panmunjom. Après une poignée de main symbolique, les deux chefs d'État se sont engagés à dénucléariser la péninsule, se promettant qu'il n'y aura plus de guerre.
Pour la première fois, le dirigeant sud-coréen appelé "président"
Les images, qui ont fait le tour du monde, sont enfin arrivées ici : des images étrangères, fait rarissime. Comme une façon pour la Corée du Nord de tenter de se normaliser. Le régime entend aussi montrer aux habitants que la Corée du Sud est désormais légitime. Jusqu’à présent, pour Pyongyang, Séoul était la marionnette des Américains.
>> DOCUMENT FRANCEINFO. À Pyongyang, personne ne sait rien du sommet historique entre les deux Corées, raconte notre envoyée spéciale
Cette fois, le discours change, même dans les mots employés : le leader sud-coréen est par exemple appelé "président" dans le journal télévisé, alors que les présentateurs ne le désignaient jusqu’ici par son nom, un manque de respect en Corée du Nord.
"Je ne trouve pas mes mots"
Le journal qui a annoncé la nouvelle a par ailleurs duré trois fois plus longtemps que d’ordinaire. Tout y a longtemps été détaillé : les différentes étapes de la journée, les discussions, les noms de toutes les personnes qui se sont serrées la main. La déclaration de paix, elle, a été lue dans son intégralité par la présentatrice. En revanche, aucun son de Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen, et aucune ambiance sur place.
"Je suis tellement content que je ne trouve pas mes mots", confie, ému, un Nord-Coréen qui s’arrête de manger pour écouter les informations. "Nous sommes fiers", ajoute une femme à côté de lui. Fiers, explique-t-elle du "courage" de son "leader suprême", Kim Jung-un, seul artisan de la paix à ses yeux.
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