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Corée du Nord : l'ONG Human Rights Watch dénonce "un horrifiant système de détention provisoire"

Plusieurs anciens détenus ont déclaré auprès de l'ONG avoir été obligés de rester agenouillés ou assis sur leurs jambes croisées sans bouger, pendant parfois seize heures d'affilée. Tout geste entraînait une punition. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des soldats rendent hommage à King Jong II, le 17 décembre 2019 à Pyongyang (Corée du Nord).  (KIM WON JIN / AFP)

Un régime dictatorial accusé de violation à grande échelle des droits humains. Actes de torture, humiliations et aveux sous la contrainte sont légion dans le système judiciaire en Corée du Nord, indique Human Rights Watch (HRW) dans un rapport intitulé "Corée du Nord : un horrifiant système de détention provisoire", publié lundi 19 octobre.

L'organisation de défense des droits de l'homme, basée aux Etats-Unis, affirme avoir interrogé plusieurs dizaines d'anciens détenus ainsi que des responsables nord-coréens. Les personnes interviewées ont affirmé que la détention qui précède un procès est "particulièrement dure" et que les détenus sont maltraités, souvent battus.

Le règlement dit que les détenus ne doivent pas être battus, mais nous avons besoin d'aveux durant l'enquête. Alors, il faut les frapper pour [les] obtenir.

Un ancien officier de police

à Human Rights Watch

Plusieurs anciens détenus ont déclaré avoir été obligés de rester agenouillés ou assis sur leurs jambes croisées sans bouger pendant parfois seize heures d'affilée. Tout geste entraînait une punition. Ils étaient alors frappés avec des bâtons, des ceintures en cuir, voire à coups de poing, et étaient obligés de courir en rond jusqu'à 1 000 reprises autour de la cour de la prison.

"Là-bas, tu es traité pire qu'un animal, ce que tu finis par devenir", a déclaré auprès de Human Rights Watch un ancien détenu, Yoon Young Cheol.

Torture et violences sexuelles

Des femmes interviewées ont également déclaré avoir subi des violences sexuelles.

Kim Sun Young, une ancienne commerçante d'une cinquantaine d'années ayant fui la Corée du Nord en 2015, a déclaré avoir été violée par son enquêteur dans un centre de détention. Un autre officier de police s'est livré à des attouchements durant son interrogatoire, a-t-elle ajouté, affirmant n'avoir pas eu la force de se défendre.

Dans son rapport, Human Rights Watch demande à Pyongyang de "cesser la torture endémique et cruelle, ainsi que le traitement dégradant et inhumain dans les centres de détention". L'ONG exhorte la Corée du Sud, les Etats-Unis et d'autres pays membres de l'ONU à faire "pression sur le gouvernement nord-coréen".

D'une manière générale, la Corée du Nord assure respecter les droits humains et affirme que les critiques de la communauté internationale représentent une campagne de diffamation ayant pour but de "miner le système socialiste sacré".

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