Haut-Karabakh : que peut désormais faire la France pour soutenir l’Arménie ?

Attendue à Erevan, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna entend réaffirmer le soutien de Paris à l'Arménie, malgré des craintes pour sa souveraineté.
Article rédigé par Bertrand Gallicher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, devant l'Elysée, le 27 septembre 2023. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Malgré la volonté de la ministre française des Affaires étrangères de "réaffirmer le soutien de la France à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Arménie", pour beaucoup d'Arméniens, la réaction de la France est jugée timide et tardive.

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La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna est attendue mardi 2 octobre en Arménie, au lendemain de l’exode de plus de 100 000 Arméniens, chassés du Haut-Karabakh par l’offensive de l’armée azerbaïdjanaise. Objectif principal : renforcer les liens avec Erevan, confrontée à l'afflux de réfugiés et qui redoute des opérations militaires azerbaïdjanaise sur leur territoire. 

Mais que peut faire la France pour soutenir l’Arménie ? Le sujet reste sensible puisque l'Hexagone reste le pays d'accueil de nombreux Arméniens et qui compterait entre 400 000 et 600 000 habitants
d'ascendance arménienne. Alors, faute d’avoir pu empêcher l’attaque lancée contre le Haut-Karabakh et l’exode de la quasi-totalité des Arméniens fuyant l’avancée de l’armée azerbaïdjanaise, la France affiche un soutien de principe à l’Arménie. Mais, pour l’instant, la France refuse de parler de "nettoyage ethnique" et ne s’engage pas sur d’éventuelles sanctions diplomatiques ou économiques contre Bakou, réclamée par la diaspora arménienne. 

Cette prudence s’explique aussi par les réticences de nombreux pays européens, souvent dépendants du gaz venu d’Azerbaïdjan. Militairement, la France a ouvert une mission de défense pour examiner ce dont l’Arménie peut avoir besoin. Paris assure que l’intégrité territoriale de l’Arménie et sa souveraineté sont des objectifs absolus. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu a ainsi déclaré que la France était disposée à fournir une assistance militaire si l'Arménie en faisait la demande. Et devant l’afflux de réfugiés, l’aide financière de la France initialement prévue cette année à 2 millions d’euros atteindra finalement 12 millions.

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