Méditerranée orientale : les dirigeants de l'Union européenne d'accord pour sanctionner la Turquie, Ankara dénonce une décision "biaisée et illégitime"
Une liste de noms va être établie pour des sanctions individuelles dans les prochaines semaines et sera soumise à l'approbation des Etats membres.
Les dirigeants de l'Union européenne (UE) réunis en sommet à Bruxelles ont décidé, jeudi 10 décembre, de sanctionner les actions "illégales et agressives" de la Turquie en Méditerranée contre Athènes et Nicosie, a annoncé un porte-parole du Conseil européen.
"Le Conseil européen a adopté des sanctions, face aux 'actions unilatérales et provocations' de la Turquie", s'est félicité le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes français, Clément Beaune, sur son compte Twitter.
#Turquie | Le Conseil européen a adopté des sanctions, face aux « actions unilatérales et provocations » de la Turquie.@JosepBorrellF : « L'idée est de serrer la vis progressivement » https://t.co/VukHK3rcLz
— Clement Beaune (@CBeaune) December 11, 2020
"Les mesures décidées sont des sanctions individuelles, et des mesures supplémentaires pourront être décidées si la Turquie poursuit ses actions", a expliqué un diplomate européen. Une liste de noms va être établie dans les prochaines semaines et sera soumise à l'approbation des Etats membres, selon les conclusions adoptées par le sommet des Vingt-Sept à Bruxelles.
Les noms seront inscrits sur la liste noire établie en novembre 2019 pour sanctionner les activités de forage de la Turquie dans les eaux de Chypre. Elle compte deux responsables de la Turkish Petroleum Corporation (TPAO), interdits de visas et dont les avoirs dans l'UE ont été gelés.
Un rapport "au plus tard en mars 2021"
La Turquie a dans la foulée rejeté la décision de l'Union européenne. "Nous rejetons cette attitude biaisée et illégitime figurant dans les conclusions du sommet de l'UE", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les dirigeants européens ont par ailleurs donné mandat au chef de la diplomatie européenne Josep Borrell de leur "faire un rapport au plus tard en mars 2021 sur l'évolution de la situation" et de proposer alors, si nécessaire, d'étendre les sanctions à de nouveaux noms ou de nouvelles entreprises.
La décision d'ouvrir la voie à des sanctions avait été prise par les dirigeants européens en octobre. Ils avaient fait des offres d'ouverture à l'égard d'Ankara, notamment sur l'union douanière, mais les avaient assorties de menaces de représailles si la Turquie poursuivait ses actions déjà condamnées par l'UE.
Mais la Turquie est membre de l'Otan et Ankara compte beaucoup de soutiens au sein de l'organisation, reconnaissent ses membres.
Toutes les sensibilités se sont exprimées au cours du sommet. L'absence de consensus a notamment écarté l'adoption de sanctions économiques contre des secteurs d'activité et la demande de la Grèce d'imposer un embargo européen sur les armes à la Turquie.
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