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Chypre réfléchit à un plan B pour éviter la faillite

Après le rejet mardi soir par le Parlement chypriote d'une taxe sur les dépôts bancaires, les bailleurs de fonds attendent avec impatience la mise en place d'un plan B pour sauver l'île de la faillite. Un plan actuellement à l'étude par les partis politiques chypriotes.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Yorgos Karahalis Reuters)

Les réunions se
succèdent à Nicosie. Les partis politiques enchaînent les discussions pour
tenter de sauver le pays englué dans la question de sa dette publique qui
pourrait dépasser les 90% du PIB cette année.

Le président Nicos Anastasiades
doit présider une nouvelle réunion de son cabinet en milieu de journée. Les
bailleurs de fonds européens exigent que l'île mette 5,78 milliards d'euros sur
la table en échange d'une aide de 10 milliards d'euros.

Pris en tenaille entre l'Eurogroupe et la Russie

Mardi soir, le
Parlement a voté contre le premier plan proposé
qui envisageait une taxation
des épargnants à partir de 20.000 euros de dépôt. Cette idée de taxer les petits
épargnants a été qualifiée "d'erreur" par la porte-parole du
gouvernement français Najat Vallaud-Belkacem.

La France, comme un
certain nombre de pays de l'Eurogroupe imaginait une taxation à partir
de 100.000 euros. Une solution impensable pour la Russie qui a de nombreux
intérêts sur l'île. Selon l'agence Moody's, les avoirs de sociétés russes
placés à Chypre représentent 19 milliards d'euros. Reste qu'à Nicosie, les
banques sont toujours fermées. Il s'agit d'empêcher une ruée des clients
inquiets et une fuite massive des capitaux.

Pas plus de 10 milliards d'aide

Ce mercredi, le président de l'Eurogroupe, Jeroen
Dijsselbloem a regretté que le Parlement ait rejeté le premier plan. Il a par
ailleurs réaffirmé que l'aide européenne ne dépasserait pas les 10 milliards
d'euros alors que le pays a besoin de 17 milliards pour faire face à sa dette
et renflouer ses banques.

Ce sont donc plusieurs pistes qui sont désormais étudiées
pour tenter de trouver des fonds. Un porte-parole du gouvernement a ainsi
expliqué que la nationalisation des fonds de pensions d'institutions publiques
et semi-publiques pourrait rapporter trois milliards d'euros. Une fusion des
deux principales banques du pays permettrait par ailleurs de réduire le montant
de la recapitalisation nécessaire.

La carte des réserves de gaz

D'autres solutions sont également envisagées. Ainsi, la puissante Église
orthodoxe de Chypre a affirmé qu'elle était prête à mettre son énorme
patrimoine foncier et ses avoirs à disposition de l'État sous forme de
garantie.

Le gouvernement envisage aussi de jouer la carte du gaz.
D'importantes réserves ont été découvertes au large de ses côtes. Selon un
quotidien russe, la banque russe Gazprombank, détenue
à 41% par le géant public gazier Gazprom, a proposé une aide financière en échange
de licences d'exploitation du gaz naturel.

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