: Vidéo Chine : 13 interpellations à Wukan, village symbole de la démocratie
Ces interpellations ont été menées à la suite de la condamnation du maire du village, l'un des rares à avoir été élus par un processus démocratique dans le pays.
Treize personnes ont été interpellées, mardi 13 septembre, dans le village rebelle de Wukan, dans le sud de la Chine, a annoncé la police. Ces interpellations interviennent quelques jours après la condamnation du maire du village, Lin Zulian, l'un des rares à avoir été élus dans le pays lors d'un processus démocratique.
La police de la ville voisine de Lufeng a annoncé dans un communiqué l'interpellation de ces habitants, pour atteinte à l'ordre public et à la circulation. La police reproche plus particulièrement à trois d'entre eux d'être les instigateurs d'un "rassemblement illégal en recourant à divers moyens tels que rumeurs, menaces, insultes ou pots-de-vin".
Jets de pierres et grenades lacrymogènes
Selon le quotidien hongkongais South China Morning Post (en anglais), la police est entrée dans le village vers 3h du matin, avant d'interpeller les suspects à leur domicile. Des affrontements ont eu lieu entre des habitants et les policiers qui ont répondu aux jets de pierre par des tirs de balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes.
Digitally savvy Wukan villagers remain adept in sharing their side of the story. Note the many national flags. pic.twitter.com/mEUFNjerxG
— Patrick Boehler 包蟠睿 (@mrbaopanrui) 13 septembre 2016
Dans l'après-midi, la route d'accès au village depuis Lufeng était bloquée par un barrage de police. Des policiers ont escorté les journalistes en dehors de la zone, sans vouloir fournir de détails sur la situation dans le village.
Le maire du village accusé d'avoir accepté des pots-de-vin
After months, police move in to suppress Wukan protests. Leaders seized in homes at 4am, rubber bullets fired pic.twitter.com/VprTOTEaFw
— Gerry Shih (@gerryshih) 13 septembre 2016
Ces incidents surviennent alors que l'agence Chine nouvelle a annoncé, jeudi, la condamnation à trois ans de prison du maire de Wukan, Lin Zulian. Il est accusé d'avoir accepté pour 590 000 yuans (78 000 euros) de pots-de-vin. Son arrestation nocturne en juin dernier avait déjà donné lieu à des manifestations dans ce village de pêcheurs de 13 000 habitants.
Le village de Wukan était devenu célèbre fin 2011 lorsque ses habitants s'étaient soulevés pour chasser les caciques locaux du Parti communiste chinois (PCC). Ils les accusaient de s'enrichir à leurs dépens en saisissant leurs terres. Lin Ziulian était devenu maire après que le PCC avait, contre toute attente, accepté l'organisation d'un vote entièrement libre pour le choix d'un nouveau comité villageois. Ces scrutins sont en général strictement encadrés.
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