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La sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique s'ouvre au Kenya

Un tournant cette année pour les relations entre le Japon et l’Afrique, qui veut rattraper son retard avec la Chine sur le continent. Une centaine de chefs d’entreprises japonaises sont attendus ainsi que le Premier ministre de ce pays à Nairobi.

Article rédigé par franceinfo, Victor Matet - Bruno Meyerfeld
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La ville de Nairobi dans la brume dûe à la chaleur. (CATERS NEWS AGENCY/SIPA / CATERS NEWS AGENCY)

Des milliers de délégués japonais sont en train d’arriver en ce moment à Nairobi. La présence japonaise est assez inhabituelle au  Kenya. Les japonais sont d'habitude du genre discrets. Il y a, c’est vrai,  quelques sushi-bars, tout le monde ici conduit des Toyota, et l’ambassade du Japon propose un cours de karaté et d’aikido gratuit toutes les semaines. Mais c’est à peu près tout.

Le centre ville est littéralement pris d’assaut par des milliers de délégués japonais venus pour le TICAD. Dès l’aéroport, on peut voir des publicités en japonais, les routes sont bloquées et une grande foire du Japon a été installée, présentant le meilleur de la gastronomie et de l’industrie du pays.

Le Japon veut rattraper son retard face à la Chine sur le continent

Jusqu’à aujourd’hui, l’Afrique ne pesait pas lourd pour le Japon : 1,4% seulement des exportations du pays. La majorité des produits vendus sont des voitures. Les entreprises japonaises sont surtout présentes en afrique du sud, un peu au Kenya, et totalement absentes en afrique centrale. Aucune n’est par exemple installée en République démocratique du Congo, pourtant le plus grand pays d’Afrique. La Chine, elle, est présente depuis longtemps en Afrique. Les échanges avec le continent remontent à la dynastie des Tang, au VIIIe siècle, alors que le premier Chef de gouvernement japonais à se rendre en Afrique l’a fait seulement en 2001 !La Chine a investit partout, sans se poser de questions, dans des dictatures ou des pays corrompus, ce qu’a longtemps refusé le Japon. Résultat : la Chine a exporté en l’an dernier onze fois plus en valeur que le Japon en Afrique. Le TICAD, ce sera l’occasion de mettre en valeur son secteur privé japonais, dans l’énergie, les transports, la pharmaceutiques. Shinzo Abe l’a dit : "La force du Japon, ce sont ses technologies de haute qualité".

Le Kenya est devenu the place to be pour qui veut investir en Afrique

Le mois dernier, le pays a déjà reçu Narendra Modi, le Premier minsitre indien, qui lui aussi, veut damer le pion à la Chine. La diaspora indienne est nombreuse en Afrique de l’Est. Et Narendra Modi a pu organiser un meeting où tout le monde est venu en saari et promettre une "foire de l’inde" à Nairobi pour l’automne prochain. Mais Modi n’est pas seul. Il était précédé en mai par la présidente sud-coréenne Park Geun-hye, passée par Nairobi et Kampala pour signer des accords sur la santé et l’énergie. Alors oui, en Asie, la course à l’Afrique est bel et bien lancée. 

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