Elle s'y est rendue malgré les menaces. La présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi a atterri à Taïwan mardi 2 août dans le cadre d'une tournée dans plusieurs pays asiatiques. Après avoir atterri à l'aéroport de Songshan à bord d'un avion militaire américain, elle a été accueillie à son arrivée par Joseph Wu, ministre des Affaire étrangères taïwanais. Son accueil a été diffusé en direct à la télévision.La Chine a dénoncé dans la foulée l'attitude "extrêmement dangereuse" des Etats-Unis, annonçant des "actions militaires ciblées", en réponse à la visite. Pékin considère l'île comme une partie de son territoire à réunifier, par la force si nécessaire. Des "avions de chasse chinois Su-35" ont "traversé le détroit de Taïwan", a avait annoncé dans la soirée la télévision étatique chinoise CGTN.Nancy Pelosi, 82 ans, est la plus haute responsable américaine élue à se rendre dans l'archipel en 25 ans. Elle a affirmé dans un communiqué que sa visite à Taïwan, non prévue dans son agenda, démontrait le "soutien inconditionnel à la dynamique démocratie" des Etats-Unis. L'élue démocrate a ajouté que cette visite ne contrevenait d'"aucune façon" à la politique de longue date des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine.Dans une tribune publiée en parallèle dans le Washington Post (en anglais), Nancy Pelosi assure que sa visite à Taïwan a pour objectif d'"être aux côtés de Taïwan (...) où la démocratie est menacée".La Chine annonce des "actions militaires"Avant même l'arrivée de Nancy Pelosi, des "avions de chasse chinois Su-35" ont "traversé le détroit de Taïwan", qui sépare la Chine continentale de l'île revendiquée par Pékin, a annoncé la télévision étatique chinoise CGTN. La Chine a par la suite annoncé que l'armée allait lancer des "actions militaires ciblées" en réponse à cette visite. L'opération de l'armée vise à "défendre résolument la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale et à fermement contrecarrer les ingérences extérieures et les tentatives séparatistes d''indépendance de Taïwan'", a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense chinois.La Chine estime que Taïwan, peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays.