La Chine accueille le G20 en nouveau leader du monde
En réussissant à attirer le Canada au capital de sa Banque asiatique de développement pour les infrastructures (BAII), Pékin enregistre un nouveau succès et conforte sa position de puissance économique incontournable.
Ne pouvant se couper du formidable marché chinois et asiatique, devenu le plus dynamique du monde, le Canada a décidé de rejoindre le nouveau banquier du monde, comme l’ont fait avant lui la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Un mauvais coup pour les Etats-Unis et le Japon qui tentent de freiner la montée en puissance de la Chine.
Bien que Pékin s’en défende, la BAII constitue de fait un contrepoids et un concurrent à la Banque mondiale et à la Banque asiatique de Développement, contrôlées respectivement par Washington et Tokyo.
Etats unis et Japon inquiets de la puissance chinoise
Pour freiner cette montée en puissance chinoise, les Etats-Unis et le Japon arguent que cette nouvelle banque, dans laquelle la Chine sera le principal actionnaire, risque d’être moins regardante sur la bonne gouvernance, la corruption ou sur les risques environnementaux.
«Si nous devenons le premier pays d’Amérique du Nord à rejoindre la BAII, je suis sûr que nous apporterons des positions constructives et aiderons la banque au niveau de la gouvernance», s’est défendu le ministre canadien des Finances, Bill Morneau.
Cette nouvelle banque régionale doit positionner Pékin au centre de l’échiquier asiatique et pousser ses grandes entreprises sur le gigantesque marché des infrastructures.
Pour l’ancien secrétaire au Trésor américain, Larry Summers, «on se souviendra de ce moment (NDLR: la création de la BAII) comme celui où les Etats-Unis ont perdu le contrôle du système économique mondial».
Avec cette nouvelle banque, la Chine cherche à pousser son influence dans toutes les institutions internationales, du FMI au G20.
Pékin maître de cérémonie du G20
A Hangzhou, ville proche de Shanghaï, la Chine sera maître des cérémonies du sommet des principales économies du monde (G20), avec pour objectif d’imposer son nouveau statut de grande puissance et de jouer un rôle central dans la nouvelle gouvernance mondiale. Clairement, Pékin se retrouve au coeur de tous les grands débats. Devenu le premier exportateur mondial, la Chine a tout intérêt à stabiliser l’économie mondiale et à relancer la croissance.
Pékin a déjà su tisser des liens privilégiés avec les pays émergeants (BRICS), mais aussi l’Afrique et l’Asie où elle ne cesse de pousser ses pions.
L’économie chinoise qui a dépassé celle de l’Allemagne en 2007, celle du Japon en 2008, pourrait dépasser celle des Etats-Unis avant 2030. La Chine atteindrait alors 20% de l’économie mondiale, devant les Etats-Unis et l’Inde.
Preuve que la chine assume désormais son statut de grande puissance, et son nouveau rôle dans la gouvernance mondiale, Pékin a ratifié samedi 3 septembre l'accord de Paris sur le Climat. Une bonne nouvelle pour la Planète.
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