"On ne se sent pas en sécurité" : à Hong Kong, les étudiants chinois sont inquiets
Des transports à nouveau pris pour cible, des affrontements avec les forces de l'ordre qui se poursuivent, un manifestant blessé par balle... À l'université des sciences et des technologies de Hong Kong, les étudiants de Chine continentale sont très inquiets.
Ces jours-ci, le campus de l’université des sciences et des technologies de Hong Kong offre un curieux spectacle : des étudiants en robe sombre qui célèbrent encore leur diplôme, un monument couvert de fleurs en mémoire d’Alex Chow, ancien étudiant de l'université et premier martyr du mouvement, et puis ces appels à la vengeance tagués sur les murs…
En cinq mois de mobilisation prodémocratie, lundi 11 novembre a été l'une des journées les plus chaotiques que Hong Kong ait connue. Mardi, les manifestants hongkongais s'ent sont également pris au réseau de transport de la mégapole pour la deuxième journée consécutive. Dans ce contexte tendu, les étudiants chinois n’en mènent pas large.
Une université est censée être un espace de liberté, loin de la politique, pour se concentrer sur les études. En ce moment on ne se sent pas en sécurité.
Étudiant chinois à l'université des sciences et des technologies de Hong Kong
Vendredi dernier, des étudiants ont même quitté le campus pour rentrer chez eux, en Chine, le temps que les choses se calment. Originaire du Guangdong, Lin parle cantonnais, la langue des hongkongais. Beaucoup de ses amis qui ne parlent que mandarin ont peur. "C’est vraiment dangereux pour eux si quelqu’un découvre qu’ils sont originaires de Chine continentale", confie-t-il.
La plupart des membres de mon groupe d'amis sont partis parce qu’ils ne parlent pas cantonnais.
Lin, étudiant chinois
Les différences politiques sont profondes. D'un côté, les étudiants hongkongais très impliqués dans le mouvement, de l'autre, des étudiants chinois patriotes. Cela donne lieu à des disputes qui parfois dégénèrent. "S’ils ont peur, ils devraient nous parler davantage. On attaque pas les gens tout le temps. On attaque les gens que si on a une raison de le faire", met en garde un jeune hongkongais qui précise avoir des amis chinois, parmi les plus ouverts d’esprit.
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