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Hong Kong : mystérieuse disparition d’éditeurs critiques envers Pékin

Depuis le mois d’octobre 2015, cinq employés d’une maison d’édition de Hong Kong réputée critique envers Pékin ont disparu dans des conditions mystérieuses. L’affaire agite l’ancienne colonie britannique revenue dans le giron de la Chine en 1997.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des messages de soutien sur la porte d'une librairie de Hong Kong qui vend qui vend des ouvrages critiques envers Pékin. (AFP/ Philippe Lopez)

La dernière disparition a eu lieu fin décembre 2015. Lee Bo, 65 ans, l’un des actionnaires de la maison d’édition Mighty Current, n’est pas rentré chez lui comme prévu à 19 heures. «J’ai commencé à le chercher… Il m’a appelée vers 22 heures pour me dire que tout allait bien et qu’il collaborait à une enquête», a affirmé son épouse qui a signalé sa disparition à la police avant de se rétracter quelques jours plus tard suite à des «intimidations» selon Amnesty international. 

En octobre 2015, quatre autres personnes avaient également disparu dans des conditions tout aussi mystérieuses. Toutes travaillaient directement ou pas avec cette maison d’édition qui publie des ouvrages critiques envers Pékin.
 
«Un pays, deux systèmes» ?
Ces disparitions sèment le trouble sur l’île où de nombreux habitants s’inquiètent d’une mainmise de plus en plus grande de Pékin. Hong Kong bénéficie théoriquement d’une large autonomie, selon le principe «un pays, deux systèmes», promis par la Chine lors de la retrocession de l’ancienne colonie britannique en 1997.

Le chef du gouvernement qui s’exprime rarement en public pour défendre le statut spécial de Hong Kong s’est dit préoccupé par cette affaire. «Si des agents du continent font la loi à Hong Kong, c’est inacceptable, car cela viole la Loi fondamentale», affirme Leung Chun-ying considéré comme proche de Pékin.
 
«Rien à dire»
Ces disparitions non élucidées ont provoqué la colère des députés de l’opposition à Hong Kong qui réclament des explications aux autorités chinoises.
Interrogé par la presse sur ces disparitions, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a tout simplement déclaré : «Je ne suis pas au courant de la situation, je n’ai rien à dire.»
 

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