Grèce : cinq ans après sa privatisation, où en-est le port du Pirée ?
En 2016, les Chinois à travers l'entreprise Cosco ont racheté le port du Pirée en Grèce. C'était la plus grosse privatisation opérée par le gouvernement grec. La Grèce espérait de retombées économiques. Cinq ans plus tard, quel bilan tirer de cette privatisation ?
Le port du Pirée (Grèce) s'étend à perte de vue. Plus de 15 000 conteneurs y transitent chaque jour, faisant du Pirée le premier port de Méditerranée. Une métamorphose spectaculaire, réalisée en dix ans à peine grâce à la Chine. "C'était le paradis et maintenant c'est devenu l'enfer", témoigne un couple de retraités qui vit face au port, dans le bruit des porte-conteneurs qui transitent jour et nuit. Derrière ce développement fulgurant, se cache l'entreprise chinoise Cosco. En 2009, alors que la Grèce est en plein marasme économique, Cosco devient actionnaire de la société qui gère le port. Sept ans plus tard, elle devient majoritaire et fait décoller le trafic.
Cosco présent en Belgique et aux Pays-Bas
Le président chinois est venu en personne saluer cette performance, symbole des nouvelles routes de la soie chères à Pékin. Le Pirée est désormais la porte d'entrée des marchandises chinoises en Europe. En cinq ans selon Cosco, 2 500 emplois ont été créés. Une bouffée d'oxygène dans cette région où le chômage dépasse parfois 50%. Pourtant, des banderoles sont apparues face au port. Pour beaucoup de Grecs, le développement du port ne profite pas assez au pays. Dans l'accord, Cosco devait financer la rénovation des chantiers navals, mais dans les faits, "tout est dans un état misérable", explique le patron d'une entreprise présent sur les chantiers. La société chinoise a aussi acquis une partie des ports d'Anvers en Belgique et de Rotterdam aux Pays-Bas. De quoi alerter la commission de Bruxelles a appelé à cesser "toute naïveté".
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