Chine : les internautes devront révéler leur identité pour poster des commentaires en ligne
Ce nouveau règlement s'inscrit dans le cadre d'une grande loi sur la "cybersécurité" entrée en vigueur en juin.
Le tour de vis de la censure imposée par le régime communiste se confirme. A partir du 1er octobre, les plateformes internet chinoises devront impérativement vérifier l'identité de leurs usagers avant de les laisser poster des commentaires en ligne, a indiqué Pékin, vendredi 25 août. De même, les plateformes du web se voient sommées de "renforcer la supervision des informations diffusées". Si elles découvrent des contenus "interdits par la loi", elles devront ainsi "immédiatement agir pour les supprimer" tout en "avertissant les autorités".
L'enregistrement obligatoire des internautes – avec probable envoi d'un scan d'une pièce d'identité pour s'authentifier – marque un nouveau durcissement en facilitant les poursuites judiciaires. Depuis 2013, des peines de prison sont prévues pour les messages jugés "diffamatoires".
Ce nouveau règlement s'inscrit dans le cadre d'une grande loi sur la "cybersécurité" entrée en vigueur en juin. Celle-ci interdit notamment la publication de contenus portant atteinte à "l'honneur national", "troublant l'ordre social" ou destinés à "renverser le système socialiste".
La "grande muraille électronique"
A l'approche d'un congrès crucial, à l'automne, du Parti communiste au pouvoir, durant lequel le mandat du président Xi Jinping devrait être renouvelé, les signes de raidissement se multiplient.
L'internet local est déjà encadré de façon drastique par un système (qualifié de "Grande muraille électronique") qui bloque les réseaux sociaux Facebook et Twitter, YouTube, Google, ainsi que de nombreux médias occidentaux. Le régime a intensifié sa campagne contre les VPN, ces logiciels permettant de contourner cette "muraille informatique", puis a lancé début août des enquêtes contre trois grandes plateformes internet pour "propagation de contenus violents et obscènes".
Les plateformes chinoises, comme le site de microblogs Weibo ou la populaire messagerie WeChat, font par ailleurs l'objet d'une censure étroite, les contenus jugés "sensibles" étant promptement supprimés et certaines recherches bloquées.
En juillet, Pékin a en outre ordonné aux grands groupes technologiques de fermer les sites publiant des informations politiquement sensibles, des "mauvaises interprétations" des directives du pouvoir et autres "déformations" de l'histoire du Parti.
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