Chine : la colère des paysans, contraints de céder leurs terres pour la construction de panneaux solaires
À l'approche des Jeux Olympiques d'hiver de Pékin, des paysans chinois sont contraints par les autorités de céder leurs terres. Elles souhaitent y construire de gigantesques parcs solaires et éoliens.
À Zhangjiakou, dans la province du Hebei en Chine, un cliché a capturé la colère froide d'un paysan, obligé de céder ses terres pour laisser la place aux panneaux solaires. Les autorités exigent que les Jeux Olympiques de 2022 soient entièrement alimentés en énergie propre. La transition s'effectue à marche forcée, à coup d'expropriation de terres. "Les autorités prétendent qu'il est interdit de construite sur ces terres. Et ça alors, vous trouvez que ça ressemble à une interdiction ?", s'agace Pi, un paysan chinois, montrant du doigt des panneaux solaires.
"Si vous voulez faire un rapport, vous serez supprimé, emprisonné et condamné"
Parce que leurs terres ont été saisies, des familles d'agriculteurs se sont appauvries et n'ont plus de quoi acheter du bois pour se chauffer. "Ils ont dit qu'il s'agissait de terres impropres à la culture, mais ce sont de très bonnes terres. Ils ont promis 400 euros pour un demi hectare, mais au final ils n'ont rien donné", déplore Xu Wan, un paysan. Les agriculteurs devaient également recevoir gratuitement de l'électricité, ce qui n'est pas le cas.
Quelques manifestations ont été tentées, mais les contrats ont finalement tous dû être signés. "Porter plainte ? Mais à qui signaler tout ça ? C'est comme une mafia. Si vous voulez faire un rapport, vous serez supprimé, emprisonné et condamné", s'indigne un paysan. Les compagnies d'électricité, de leur côté, nient tout problème d'indemnisation.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.