Chine-Corée du Nord : un pont au-dessus des sanctions
La présidente sud-coréenne confirme qu’un cinquième essai nucléaire nord-coréen est imminent, en violation des sanctions internationales. La Chine, premier partenaire commercial et allié historique de la Corée du Nord, fait-elle réellement pression sur le régime de Kim Jong-un ? C’est à Dandong, la plus grosse ville chinoise sur la frontière nord -coréenne que se joue le succès ou non des sanctions votées par l’ONU le mois dernier. Logée dans le nord-est de la Chine, la ville est le point de passage le plus important pour les échanges sino-coréens.
70 % du commerce bilatéral transite par Dandong
Le gouvernement chinois, qui a effectivement voté les sanctions, a mis en place un contrôle des camions qui livrent des marchandises tous les jours à la Corée du Nord. Avant de traverser le fleuve Yalu qui sépare les deux pays, les camions passent par une zone d’inspection. Là, douaniers et inspecteurs fouillent les cargaisons, en particulier tout ce qui a été mis en caisse.
Dandong fait figure de point d’entrée : 70 % du commerce bilatéral passe par ce port qui est le plus important sur la frontière sino coréenne. Une fois fouillés, les camions empruntent le pont de l’Amitié au-dessus du fleuve Yalu. Les camions arrivent dans le port de Sinuiju, juste en face de la Chine.
La contrebande est quasi impossible
Là, dans son camion, Monsieur Chen, chinois, attend l’inspecteur des douanes. "Bien sûr que les sanctions ont des conséquences, explique-t-il. On a moins de boulot : avant on bossait cinq jours par semaine. Maintenant, on fait juste deux ou trois allers retours avec la Corée du Nord. Ce qu’on peut passer c’est des vêtements, du carrelage et des produits pour la vie quotidienne. Il n'y a plus rien d’autre ! Les minerais, c’est interdit. La contrebande est quasiment impossible. Le gouvernement chinois a pris ca au sérieux. D’ailleurs, même pour les bateaux c’est bloqué. " Si les marchandises quotidiennes passent, les entreprises qui font du commerce bilatéral confirment que l’étau semble s’être peu à peu resserré.
Une faille (de taille) dans la résolution onusienne
Les sanctions interdisent aux pays membres de l’ONU d’acheter du charbon et des minerais à la Corée du Nord. Et les Nord-Coréens ne peuvent pas acheter de carburant et des produits pour fabriquer des fusées.
La résolution onusienne comporte pourtant une faille : la Corée du Nord peut exporter son charbon et ses minerais si les revenus sont utilisés pour les besoins vitaux de la population. 90 % du commerce extérieur de la Corée du Nord va en Chine. C’est notamment pour cette raison que tous les regards sont tournés vers le gouvernement chinois qui a une lourde responsabilité dans le succès ou non des sanctions.
La Chine s’agace des provocations de Kim Jong-un
La bienveillance chinoise s’est malgré tout transformée en agacement. En cause, les provocations répétées de Kim Jong-un, qui défie non seulement le monde entier, mais aussi son allié chinois en lançant ses fusées. On notera à cet égard que Xi Jinping n’a toujours pas programmé de visite officielle à Pyongyang. Il n’a, par ailleurs, jamais reçu à Pékin le jeune leader nord-coréen.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.