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Cheikh Mohamed Sayed Tantaoui est décédé mercredi d'une crise cardiaque à l'âge de 81 ans

Il était en déplacement en Arabie saoudite pour assister à la remise d'un prix international mardi soir et devrait être inhumé dans ce pays, à Médine, second lieu saint de l'islam a indiqué l'un de ses fils.Modéré, proche du pouvoir et aussi controversé, le religieux était à la tête de la plus haute institution d'enseignement de l'islam sunnite.
Article rédigé par France2.fr
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La mosquée d'Al-Azhar (AFP - Victoria Hazou)

Il était en déplacement en Arabie saoudite pour assister à la remise d'un prix international mardi soir et devrait être inhumé dans ce pays, à Médine, second lieu saint de l'islam a indiqué l'un de ses fils.

Modéré, proche du pouvoir et aussi controversé, le religieux était à la tête de la plus haute institution d'enseignement de l'islam sunnite.

Né en 1928 dans le village de Salim (290 km au sud du Caire) et diplômé de la Faculté de théologie en 1966, Cheikh Tantaoui avait été nommé en mars 1996 par M. Moubarak à la tête d'Al-Azhar. Attachée à la mosquée du même nom, dans le vieux Caire, l'université d'Al-Azhar, fondée au Xe siècle, accueille des étudiants de l'ensemble du monde musulman.

Auteur d'un grand nombre de livres sur l'interprétation du Coran, Cheikh Tantaoui a pris plusieurs fois des positions modérées sur des questions religieuses sensibles, dans un pays gagné par un islam rigoriste inspiré par les Frères musulmans et le salafisme. En octobre, il avait soulevé une vive controverse en affirmant que le niqab, le voile intégral ne laissant voir que les yeux des femmes, n'était "qu'une tradition", pas une obligation religieuse.

Il avait par ailleurs condamné le terrorisme, estimant que "l'extrémisme est l'ennemi de l'islam", et s'était également opposé à l'excision des fillettes, au contraire de son prédécesseur, l'ultraconservateur cheikh Gad al Haq.

Les réactions

Le président égyptien Hosni Moubarak, en convalescence en Allemagne après une opération, a salué dans un communiqué "un défenseur de l'esprit de modération, d'éveil et de pardon" de l'islam.

L'imam "était une voix de foi et de tolérance largement respectée parmi les communautés musulmanes en Egypte et dans le monde", a déclaré dans un communiqué Robert Gibbs, le porte-parole du président américain Barack Obama.

Le Vatican a de son côté évoqué le souvenir d'un "homme de paix, de dialogue".

Homme d'allure discrète, portant une barbe courte et habitué à parler à voix basse, l'imam Tantaoui avait été nommé en mars 1996 par M. Moubarak à la tête d'Al-Azhar. L'institution est considérée comme le premier lieu d'enseignement de l'islam sunnite, majoritaire dans le monde musulman, et un centre important de diffusion de fatwas (décrets religieux) destinées au monde sunnite.

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