La France va intervenirmilitairement en Centrafrique. François Hollande l'a annoncé ce jeudi. Le chef de l'Etat parle d'une action immédiate, "dèsce soir ". Actuellement, il y a 600 soldats français sur place. Leseffectifs devraient être doublés d'ici quelques jours. L'intervention s'effectuerasous mandat de l'Onu, présentée comme humanitaire et qui a donné son feu vert jeudiaprès-midi.François Hollande a promisune intervention de courte durée. Sur France Info, Pierre Servent, expert enquestion militaire, a mis en doute la rapidité d'une telle action. Dans lesopérations africaines, "on sait quand elles commencent, on nesait jamais quand elles se terminen t".REPORTAGE A BANGUI ►►► "Il faut arrêter les sauvages qui font ça"Comme pour le Mali, la France estla première à lancer les actions, en espérant qu'elles seront courtes et "c'estaussi une façon d'essayer d'appeler les autres pays européens à la rescousse ",estime Pierre Servent. Pour lui, face à ces situations complexes, "c'estsouvent la France qui se retrouve seule sur ces terrains là "."Je ne crois pasbeaucoup aux opérations qui sont annoncées sur du court terme" (PierreServent, expert)En écoutant les propos duprésident de la République, l'expert pense, que dès ce jeudi soir, "des patrouillesmixtes françaises et africaines, qui se trouvent déjà sur place ", vont circuler à Bangui. Elles "auront la possibilité d'ouvrir le feu sur des insurgés "grâce à la résolution de l'Onu sous chapitre 7. Les militaires français vont également sécuriserles ressortissants français et européens et les bi-nationaux. Interrogé par France Info,Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense a également émis un doute sur lecaractère rapide de l'intervention française. "Je suis dubitatif quand [leprésident de la République] dit que ce sera une affaire courte et vite mené e",a-t-il déclaré, "parce qu'en République centrafricaine le problème estqu'il n'y a plus d'autorité politique. L'armée doit d'abord servir un projetpolitique " et le temps de le mettre en place, craint Gérard Longuet, la Francedevra être obligée de "rester plus longtemps que ne le pense le président "."Tant qu'il n'y a pas de solution politique en vue, leretrait des forces est à peu près impossible" (Gérard Longuet, ancienministre de la Défense)Jean-Pierre Chevènement,ancien ministre de la Défense s'est également dit en faveur de cetteintervention. Il rappelle cependant que l'action est différente de celle duMali, en janvier dernier. "Dansle cas du Mali, il s'agissait d'éviter qu'Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique ndlr) ne créait un sanctuaire avec leMali tout entier. S'agissant de la République centrafricaine, c'est plutôt undevoir de solidarité humanitaire qui nous guide ".