Carte blanche à Marc Kravetz : «au plus près des gens»
Aller voir et raconter. Ce sont les maîtres mots d’Albert Londres et après lui de ces journalistes qui font profession de rapporter les événements depuis le «terrain», au plus près de la vie et des gens. On les appelle à juste titre des «reporters».
Journaliste est un terme vague qui recouvre des dizaines de métiers différents. Reporter a le mérite de désigner une discipline qui certes se décline en toutes sortes de genre mais n’obéit pas moins à une règle commune, aller voir et raconter, justement. On pourrait même hasarder que le journalisme commence là, ce que ne manqueront pas de contester d’honorables collègues, pour qui la grandeur du métier n’est pas de collecter l’information mais de la commenter. Le débat n’est pas nouveau sous nos climats. En 1925 déjà, un certain Clément Vautel, auteur un peu oublié de « Mon curé chez les riches » et chroniqueur mondain pour Le Journal s’insurgeait avec véhémence contre une « presse française américanisée à l’excès qui, a étranglé son esprit, son intelligence, sa raison avec des fils plus ou moins spéciaux » mais il se réjouissait dans la phrase suivante pour saluer le retour «à la tradition». «La discussion, le commentaire, l’idée reprennent leur revanche sur la nouvelle, le télégramme, le fait brutal et bête». Tout était dit. Le journalisme de salon était et demeure plus confortable que le reportage de terrain, cela n’a pas changé, mais c’est le dernier qui nous occupe ici. Il est vrai que la fortune et la gloire, du moins la notoriété médiatique, comme on dit aujourd’hui, sont plutôt promises au premier camp. Assurément on connaît mieux le nom des éditorialistes, surtout quand ils s’affrontent sur les plateaux télévisuels mais ce sont les reportages dont on se souvient quand bien même on a oublié le nom de l’auteur. En dépit des ukases de Clément Vautel et de ses épigones contemporains, c’est bien avec le reportage que tout commence. Il est le journalisme nécessaire. Quant au journalisme suffisant…
Mais trêve de polémique. C’est précisément cette nécessité que je voulais illustrer ici, par un exemple ou plus exactement une histoire. Les reporters ont souvent dans leur tête un reportage «rentré» et même plusieurs, mais au moins un. Un sujet dont ils ont longtemps rêvé et que pour diverses raisons ils n’ont pu faire. Le mien était l’histoire d’un homme et de son journal, aussi singuliers l’un que l’autre. Le journal d’abord : quatre pages, pas une de plus, entièrement écrites à la main et publiées ainsi pendant un quart de siècle. Non pas dans un passé lointain ni avant Gutenberg mais à notre époque entre les XXe et XXIè siècle. Peut-être n’avez vous jamais entendu parler du Din Dalit, le journal, ni de Gauri Shankar Razak, le journaliste, alors il est temps de faire connaissance
Le Bihar, et la région du Jarkhand
Cette histoire se passe à Dumka, une agglomération indienne de plus d’un million d’habitants, chef lieu du district éponyme et sous-capitale de l’État du Jarkhand, au nord-est de l’Inde et au sud de l’État du Bihar dont le Jarkhand fut détaché en novembre de l’an 2000. Mais en 1930, année de naissance supposée de Gauri Shankar Rajak (les dates varient selon les sources) Dumka appartenait à la « province » du Bihar, une division administrative du Raj britannique, nom officiel de l’Empire des Indes. Une province agitée : le Bihar, et la région du Jarkhand en son sein, furent marquées de nombreuses révoltes, à la fois contre les seigneurs locaux et les autorités coloniales qui les réprimèrent durement. C’est au Bihar que Gandhi inaugura sa campagne de « désobéissance civile » en 1917. Gauri Shankar Rajak révérait le Mahatma Gandhi. Il était son héros et même une sorte de modèle.
On sait peu de choses de ses cinquante premières années mais on en connaît la donnée essentielle. Gauri Shankar appartenait à ce qu’on appelle en Inde les «intouchables». Selon la tradition hindouiste, ils se situent au plus bas de la hiérarchie sociale, encore au dessous de la plus basse caste. Gandhi les avaient baptisés harijan -«enfants de Dieu»- mais eux-mêmes préféraient le nom de dalits qui signifie «opprimés».
Né intouchable on mourrait intouchable, voué aux tâches les plus viles et aux métiers les plus humbles, sans l’espoir d’en sortir jamais. On était ainsi vidangeur, balayeur, éboueur de père en fils ou encore blanchisseur à domicile, le métier qu’exerça Gauri Shankar Rajak toute sa vie, comme son père et ses aïeux avant lui.
L’histoire ne dit pas s’il a fréquenté une école et dans ce cas laquelle. La suite nous montrera cependant qu’il savait lire et écrire mais on ne sait ni comment, ni quand il apprit. Dans les années 1930, un enfant « intouchable » n’aurait pu s’asseoir dans une classe à côté d’un enfant de caste supérieure. Il en sera ainsi au moins jusqu’à l’indépendance de l’Inde en 1947 dont la Constitution, rédigée par Babasaheb Ambedkar, lui-même né «intouchable», prohibait toute discrimination en fonction des origines, de la caste, du sexe ou la religion. La scolarisation devint obligatoire pour tous les enfants indiens, dalits compris. Assurément des progrès incontestables ont été ainsi accomplis au fil des décennies mais en dépit de réussites personnelles spectaculaires, la vie de dizaines de millions d’intouchables demeura l’enfer sur terre qu’elle était depuis toujours, marquée par le mépris et les humiliations. Pour Gauri Shankar, ce fut comme si rien n’avait changé et il en fut ainsi pendant plus d’un demi-siècle.
La corruption des notables
Il se trouva qu’un jour de 1986 Gauri Shankar Rajak était aux prises avec une officine locale en charge de délivrer les papiers nécessaires pour permettre à des dalits de Dumka de bénéficier de prestations sociales auxquelles ils avaient droit, en principe. Ce genre de démarche relevait d’une simple formalité pour n’importe quel citoyen mais le bureaucrate du guichet ne concevait qu’on puisse traiter avec un «intouchable», en dépit du fameux article 15 de la Constitution indienne qui garantit l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Les sources consultées donnent des versions différentes de l’incident mais toutes s’accordent sur la conclusion : le demandeur fut brutalement éconduit. Ce n’était pas la première fois, ce ne serait pas non plus la dernière, mais pour Gauri Shankar ce fut la fois de trop. Il ne se le tiendrait pas pour dit. Il tenta d’exposer le cas à un journal local. En vain. Il recommença auprès d’un autre. Il fut de nouveau éconduit. Les histoires de dalits n’intéressaient personne ? C’est ce qu’on allait voir.
De retour chez lui, Gauri Shankar Rajak décida de raconter lui même cette histoire que personne ne voulait entendre. Il en avait bien d’autres dans sa besace. La matière ne manquait pas. Chaque jour le blanchisseur parcourait à bicyclette les rues de Dumka et des environs pour aller chercher le linge sale chez les particuliers et le rapporter ensuite, lavé et repassé. Il avait ainsi accumulé une masse d’informations sur la ville, la corruption des notables, l’arrogance des riches et des puissants, toujours assurés de leur impunité. Au fil de ses périples quotidiens il avait souvent été le témoin des humiliations infligées aux dalits. Leur exploitation impitoyable était aussi son lot. Il n’en pouvait plus de se taire et de subir en silence.
Puisqu’aucun journal n’avait daigné l’écouter, il créerait le sien qui serait le leur. Désormais les intouchables parleraient de leur propre voix. Ainsi naquit le Din Dalit, le journal des dalits.
Le premier numéro parut le 2 octobre 1986.
Pour y parvenir, Gauri Shankar Rajak avait utilisé les seuls moyens à sa portée : sa tête, sa main, du papier et de l’encre. Il noircit ainsi quatre feuilles au format A4 d’une écriture serrée, en langue hindi. Restait à publier.
L’imprimerie n’était pas dans ses moyens. Il fit photocopier à cent exemplaires ses quatre pages dans une boutique voisine. Il lui en coutât quelque 200 roupies, soit 8 dollars ou un peu moins de 6 euros d’aujourd’hui. C’est tout ce qu’il pouvait se permettre avec les maigres gains de la blanchisserie ambulante qui était aussi son meilleur moyen de vendre le journal. Il le proposait au prix de deux roupies durant ses tournées. Mais pour être sûr d’atteindre un maximum de lecteurs, il réserva une partie du tirage pour afficher le Din Dalit sur les murs de Dumka et des villages voisins dans les lieux les plus fréquentés et les stations d’autobus.
Gauri Shankar blanchisseur et journaliste
Et il en sera ainsi, semaine après semaine, pendant plus d’un quart de siècle. Le Din Dalit demeura ce qu’il était à l’origine, un journal de quatre pages, écrites à la main et photocopié à plus ou moins cent exemplaires, pour moitié vendus directement par Gauri Shankar, un quart lui étant acheté par diverses institutions de Dumka et le quart restant destiné à l’affichage. Aussi modeste et serré soit le budget du Din Dalit, il ne couvrait qu’à peine ses frais. Le tirage hebdomadaire variait selon les rentrées du moment, et il lui est parfois arrivé de le retarder d’un jour ou deux faute de pouvoir acquitter le minimum dû à la boutique du photocopieur.
Gauri Shankar poursuivit donc son métier de blanchisseur à domicile, sa seule ressource pour à la fois financer le journal et nourrir sa femme et ses quatre fils. Il l’exerçait du lundi au vendredi, consacrant le samedi et le dimanche à la rédaction et à la mise en forme du Din Dalit. Le temps passant il «embaucha» un second à la fois pour alléger sa tâche mais aussi pour élargir sa collecte des d’informations. Bien sûr il ne pouvait pas plus le payer qu’il ne se payait lui-même. Le nouveau venu gagnait sa vie dans une épicerie dont il était le commis et consacrait ses loisirs et congés à sa tâche de reporter.
Des informations, toujours plus d’informations. Révéler ce que les autres journaux taisaient ou ignoraient, la corruption locale et les petits arrangements entre amis ; la déficience des services publics; la justice si rarement ou si mal accordée quand les victimes étaient les dalits ou les pauvres en général ; les tracas ou les rejets à répétition quand les mêmes avaient affaire à l’administration : telle était l’ambition du Din Dalit que Gauri Shankar Rajak considérait comme sa «mission».
Ils n’étaient pas trop de deux pour l’accomplir.
En dépit de son petit tirage et de ses moyens dérisoires, le Din Dalit fut crédité de plusieurs scoops à l’échelle de la ville en même temps qu’il rendit de précieux services à des citoyens malheureux qui, grâce à un article du journal avaient pu faire enfin valoir leurs droits jusque là déniés.
Tout cela a fini par se savoir même s’il y fallut du temps.
«une page d’histoire du journalisme»
J’avais pour ma part découvert l’existence du Din Dalit et l’histoire de son fondateur en septembre 2007 grâce à l’article d’un correspondant local de la BBC publié sur le site de celle-ci (l’un des meilleurs dans le genre, soit dit en passant). Une recherche sur l’Internet pour compléter ma documentation me renvoya à quelques articles sur le sujet dans la presse indienne nationale. Tous dataient de la même époque. C’était donc semble-t-il la première fois que, même en Inde, hors les frontières de Dumka bien sûr, on parlait du Din Dalit, 21 ans après sa naissance,
L’existence de ce journal toujours écrit à la main et publié artisanalement sans interruption depuis plus de 600 semaines avait assurément de quoi titiller la curiosité des médias, aussi tardive fut-elle. Vu de loin, l’objet était aussi intrigant qu’obsolète dans un pays particulièrement réputé pour ses performances en matière de nouvelles technologies. Les quelques journalistes qui vinrent y voir de près découvrirent une réalité autre, bien loin de l’anecdote pittoresque. Le correspondant du quotidien anglophone Deccan Herald, particulièrement impressionné par l’homme n’hésita pas écrire que Gauri Shankar Rajak avait «gravé une page d’histoire du journalisme» en étant tout à la fois avec autant de passion que de zèle, «le propriétaire, l’éditeur, le reporter en même temps que le vendeur à la criée du journal qu’il avait créé». On pourrait en citer d’autres du même tonneau. Les articles n’étaient pas nombreux mais tous rendaient hommage à «l’intouchable sans peur», comme était titré l’un d’entre eux, et qui mine de rien, administrait une formidable leçon de journalisme.
Révélé au grand public par les articles de l’époque, Gauri Shankar Rajak n’était toutefois pas totalement inconnu dans son pays. Quelques années plutôt, le Din Dalit avait été officiellement inscrit à L’Office of Registrar of Newspaper for India, ou RNI, le service gouvernemental de la presse indienne, devenant ainsi un journal de plein droit et du coup protégé par la loi. Il le devait paraît-il à l’intervention de K.R Nayaranan, lui aussi né « intouchable » mais devenu le premier dalit élu Président de la République indienne en 1997. Gauri Shankar lui avait écrit personnellement et en avait reçu une réponse élogieuse. Depuis lors il adressait chaque semaine un exemplaire du Din Dalit au Président ainsi qu’au Premier ministre et continua avec leurs successeurs. Les autorités du Jarkhand avaient également promis une aide au Din Dalit qui ne vint jamais.
La notoriété que lui valurent les articles de 2007 n’améliorèrent pas la situation de Gauri Shankar. Il continua de vivre avec sa famille là où ils avaient toujours vécu, dans la petite masure en pisé d’un faubourg pauvre de Dumka, sans électricité ni téléphone. On peut s’en faire une idée avec quelques courtes vidéos accessibles sur You Tube. On y voit Gauri Shankar avec son fils aîné au milieu d’un amoncellement de manuscrits : les archives du Din Dalit. Avec quelques photos de lui publiées dans les journaux, ce sont les seules images que l’on a de lui.
Le temps passant, Gauri Shankar était de plus en plus inquiet pour l’avenir de son journal. Sa santé ne cessait de décliner. Il était atteint de la lèpre et il n’avait plus un sou. En 2012, une ONG indienne humanitaire, la Digital Empowerement Foundation, abrégée en DEF, représentée par son animateur (et fondateur) Osama Manzar , se rendit chez Gauri Shankar pour lui proposer une aide substantielle. Elle tint parole. Au nom de la DEF, Osama lui offrit un téléphone portable, une première pour lui, ainsi qu’une contribution mensuelle de 5000 roupies (70,8 euros au cours actuel) à la fois pour le journal et pour sa famille. Gauri Shankar n’avait jamais gagné autant d’argent de toute sa vie. Manzar lui proposa également de créer un site sur la Toile pour publier le Din Dalit, assorti d’un éditeur pris en charge par la DEF ce qu’il accepta avec enthousiasme. Soudain il sembla se porter mieux et avait repris espoir. C’est du moins ce que l’on pouvait lire sur un blog local daté du 1er octobre 2012, quasiment la date anniversaire du Din Dalit, né 26 ans auparavant. L’embellie ne dura pas longtemps. Gauri Shankar Rajak mourut le 12 novembre 2012.
Qu’allait devenir le Din Dalit après la disparition de son fondateur ?
Les raisons qui l’ont fait naître n’ont malheureusement rien perdu de leur actualité ou de leur urgence. Il n’y a en revanche plus guère motif à publier et à photocopier quatre feuilles manuscrites de format A4. En 1986 Gauri Shankar Rajak n’avait juste pas le choix. Pour lui c’était ça ou rien. Il n’avait pas de quoi payer un imprimeur et la grande Toile était encore à inventer. La fracture sociale pour lui et les dalits avait la dimension d’un gouffre. La fracture numérique n’était pas dans le champ. Du reste il n’avait pas même le téléphone.
Qu’en serait-il en 2013 avec un Gauri Shankar bis qui aurait 25 ans de moins ? Je ne me hasarderai pas à risquer une réponse dont on pourra estimer à bon droit qu’elle est dans la question. Si en effet le Din Dalit continue à exister sur la Toile comme cela a commencé sur le site www.deendalit.in c’est tant mieux. Durant toutes ses dernières années, si l’on en croit les quelques journalistes qui lui ont rendu visite, Gauri Shankar Rajak, miné par la maladie et le manque d’argent ne cessait de se demander ce qu’il adviendrait du Din Dalit quand il ne serait plus là. Toute réponse positive est bonne à prendre, mais c’est une autre histoire.
Gauri Shankar en dépit de ses mérites, immenses, n’aurait pu être candidat au Prix Albert-Londres. Pour d’évidentes raisons à commencer par deux principales. Il n’était pas francophone et avait largement dépassé la limite des quarante ans, règles impératives pour le Prix, outre qu’il était aussi éditeur et propriétaire du journal. Mais si l’on oublie un instant ces détails qui n’en sont pas et ne considérons que l’homme au travail que voyons nous ? Primo : Que voir et raconter était précisément ce qu’il n’avait cessé de faire. Reporter de terrain au plus près de la vie et des gens, il le fut constamment et quant à raconter la masse des feuillets produits se passe de commentaire. Deuxio : il avait toujours affirmé que le Din Dalit n’entendait faire du tort à personne, juste d’exposer les faits et nul ne lui contestera d’avoir, sa vie de journaliste durant porté «la plume dans la plaie.»
Il est vrai qu’il n’a pas voyagé loin mais on estimera sans peine que les distances parcourues sur sa bicyclette à Dumka et ses banlieues pendant toutes ces années se compareraient sans rougir au kilométrage des globe-trotters les plus impénitents. Alors certes encore il n’aurait jamais pu obtenir sa carte de journaliste professionnel en France car il tirait ses revenus de sa profession de blanchisseur. Mais nous ne demandons pas aux candidats du Prix d’être titulaire de la carte.
Pour revenir à la dure réalité qui fut la sienne, peut-on trouver meilleure illustration d’un journalisme de nécessité, au sens le plus fort du mot, sacrifiant tout pour produire son journal, avec un engagement total et une énergie formidable qui n’a rendu les armes que face à la lèpre. Et ceci encore : les mille et plus numéros du Din Dalit écrits à la main ont fait beaucoup pour le faire connaître mais pour lui cela relevait seulement des circonstances. Il ne s’en est pas fait une gloire personnelle et il n’a tiré aucun bénéfice de la notoriété tardive qui fut la sienne. L’important, l’essentiel était le journal pas sa technique de production.
L’écriture manuscrite, l’imprimerie, le web : ce ne sont que des moyens. On n’écrit plus comme Albert Londres, on ne voyage plus en paquebot, on transmet via les satellites et nos journaux n’ont plus rien à voir avec les siens. Mais ce qu’on célèbre chaque année en décernant le prix qui porte son nom c’est d’abord une démarche, un engagement et plus que tout un esprit. Tout a changé mais le journalisme de reportage se perpétue, du moins faut-il l’espérer, hors les considérations techniques ou technologiques. Le reportage demeure un artisanat qui ne se plie pas aux formats du moment. Du journalisme fait main si l’on ose dire et je crois pas abuser en avançant que Gauri Shankar Rajak s’il n’est pas un modèle, aucune situation ne peut se comparer à la sienne, n’en reste pas moins un exemple qui commande l’admiration et le respect.
PS. Je ne suis jamais allé à Dumka et je n’ai donc pas rencontré Gauri Shankar Rajak. Ceci n’est pas un reportage. Les informations rassemblées ici résultent de la compilation d’une petite dizaine d’articles publiés dans la presse indienne de langue anglaise entre 2007 et 2012 –je n’ai rien trouvé de plus ancien- ainsi que de rares publications en ligne dont la dernière remonte au 25 janvier 2013. C’est du reste par ce blog, http://brajeshvarma.wordpress.com, que j’ai appris la mort de Gauri Shankar Rajak dont je n’ai trouvé mention nulle part ailleurs. Cette récolte bien maigre n’en constitue pas moins à ma connaissance la totalité de la documentation disponible sur le sujet, hormis bien sûr les archives du Din Dalit (ou Deen Dalit en translittération anglophone) mises en ligne par l’ONG Digital Empowerement Foundation (DEF) – www.defindia.in - depuis septembre 2012. Elles sont publiées en hindi. Pour celles et ceux qui connaissent la langue on les trouvera à l’adresse : www.deendalit.in avec divers autres documents, dont quelques uns en anglais, des photos et des vidéos. Si le Din Dalit continue de paraître c’est sur site qu’on le trouvera.
(Les intertitres sont de la rédaction)
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