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Cancer : les facteurs "loterie" et "malchance" mis en avant

Le cancer serait souvent dû à "un manque de chance", ce sont en résumé les conclusions d’une étude publiée dans le magazine Science. L’aléatoire l’emporterait donc sur le mode de vie et la génétique.
Article rédigé par Rosalie Lafarge
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Selon une étude américaine, le cancer serait souvent dû à un "manque de chance"© MaxPPP)

La première étude de l’année du magazine américain Science ne risque pas de passer inaperçue. Elle chasse un certain nombre d’idées reçues sur le cancer en démontrant que l’apparition de la maladie est souvent due à des facteurs aléatoires. Les conclusions sont tirées de l’examen sur 31 sortes de cancer, mené par le docteur Bert Vogelstein, professeur d’oncologie à l’université américaine Johns Hopkins, appuyé par un biomathématicien.

 

Le poids du hasard biologique

Selon la publication de ce jeudi dans la revue Science du 2 janvier, sur 31 catégories de cancer étudiées, 22 seraient largement dues au hasard, à un simple "manque de chance" biologique. Les deux chercheurs mettent ainsi en avant des mutations tout à fait aléatoires dans la division des cellules.  Les résultats de ces travaux devraient donc déculpabiliser un certain nombre de patients qui ne comprennent pas pourquoi ils sont malades, alors qu'ils ont mené une vie conforme aux recommandations médicales. Pascal Pujol, professeur de génétique à l’unité cancer du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Montpellier souscrit à cette théorie du facteur "malchance".

 "Le tabac, l’alcool et d’autres toxiques contribuent naturellement à explique certains cancers mais pour une petite partie. Et c’est important parce que beaucoup de patients face au diagnostic de cancer vont s’interroger sur les causes. Ces questions sont normales, mais elles peuvent être culpabilisantes."

"Ces travaux sont importants pour les personnes qui s’interrogent sur l'apparition de leur maladie" : Professeur Pascal Pujol

Deux remarques viennent toutefois tempérer cette étude. En premier lieu, elle ne porte pas sur le cancer du sein, le plus fréquent chez la femme, ni sur celui de la prostate, le deuxième le plus courant pour les hommes. Ensuite, le changement d'habitude, comme l'arrêt du tabagisme, peut rester utile pour prévenir certains types de cancer...

 

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