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Scandale de la viande avariée au Brésil : peu de raisons d'inquiétude en France mais de la vigilance

Un vaste réseau de viande variée a été mis au jour au Brésil. Les répercussions possibles en France sont faibles, mais la profession relève le manque de contrôles dans le pays, premier exportateur mondial de bœuf et de volaille.

Article rédigé par Guillaume Gaven, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des contrôles sont lancés au Brésil depuis la mise au jour, vendredi 17 mars, d'un vaste réseau de vente de viande avariée. (VANDERLEI ALMEIDA / AFP)

Depuis vendredi 17 mars, le Brésil est empêtré dans un vaste scandale de viande avariée. Plusieurs pays ont suspendu leurs importations et l'Union européenne a pris mardi des mesures de protection. La France a aussi renforcé ses contrôles, à la demande du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. 

De la viande brésilienne marginale en France

En 2016, sur les 300 000 tonnes de viande importées par la France, seulement 1 600 tonnes provenaient du Brésil. La France importe essentiellement de la viande, issue, à 95%, du reste de l'Union européenne. Au niveau européen, les importations annuelles de viande brésilienne s'élèvent à 110 000 tonnes. Même si les achats ne sont pas énormes, une réunion des services vétérinaires des 28 pays est prévue vendredi 24 mars, et sans attendre, la Commission européenne a demandé mardi au Brésil de suspendre ses exportations, en gelant la licence des quatre établissements brésiliens autorisés à vendre vers l'Europe.

"Un scandale parce que rien n'est contrôlé"

Le scandale sanitaire dans l’agroalimentaire risque de peser sur les négociations commerciales en cours entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Surtout, il montre que le niveau des normes n'est pas le même, estime Guy Hermouet, à la tête de la section export d'Interbev, l'interprofession française du bétail et de la viande. "Leurs conditions de production sont oin d’être comme les exigences du citoyen français et européen et loin de nos normes", déclare-t-il, en avançant aussi "la traçabilité des bovins, de la fourche à la fourchette, qui n’existe pas chez eux". Ce professionnel de l'agroalimentaire livre un avis implacable sur l'affaire brésilienne : "Le scandale est arrivé parce que rien n’est contrôlé."

Interbev saisit aussi l'occasion pour rappeler les effets qu'elle pressent pour les négociations avec Mercosur. En cas d'accord, 200 000  à 300 000 tonnes de viande seraient importées en Europe, ce qui menacerait directement, selon Interbev, environ 30 000 exploitations en France.

Scandale de la viande avariée au Brésil : peu de raisons d'inquiétude en France - un reportage de Guillaume Gaven

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