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Présidentielle au Brésil : une campagne électorale émaillée de violences et de meurtres

Les Brésiliens votent pour élire leur futur président, dimanche 2 octobre. En tête des sondages, on retrouve Lula, ancien président et leader de la gauche au Brésil, suivi de l'actuel président d'extrême-droite, Jair Bolsonaro. Les deux camps s'affrontent, parfois violemment, comme à Sao Paulo.

Article rédigé par Olivier Poujade, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Guilherme Boulos (au centre), coordinateur de campagne de Lula à Sao Paulo, entouré d'étudiants qui soutiennent l'ancien président pour un nouveau mandat. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Il a échappé à trois tentatives d'agression pendant la campagne de l'élection présidentielle brésilienne. Guilherme Boulos est le coordinateur de campagne de Lula à Sao Paulo, l'un des bras droits du leader historique de la gauche brésilienne. 

>> Brésil : un débat électrique entre Jair Bolsonaro et Lula à trois jours du scrutin présidentiel

Guilherme Boulos déplore un climat "délétère". "Un homme assassiné cette semaine dans le nord. La semaine dernière, tué à coup de hache atrocement dans l’ouest. Le mois dernier, un homme abattu par balles pendant sa fête d’anniversaire par un bolsonariste", énumère le soutien de Lula.

"C'est pour ça qu’il faut gagner dès le premier tour. Le Brésil ne supportera pas 30 jours supplémentaires de violence et d’intimidation bolsonariste"

Guilherme Boulos, coordinateur de campagne de Lula à Sao Paulo

à franceinfo

Autour de celui que beaucoup considèrent comme le futur Lula, sur la  principale avenue de Sao Paulo, de jeunes étudiants. Victor, lui, se tient à distance. Il n’oublie pas le passé trouble du militant Boulos : "Je ne suis pas d’accord avec lui, il oublie l’époque où il envahissait des propriétés privées, où il mettait le feu à des bâtiments, lui aussi a participé à l’action de groupes violents." 

Le bluff de Bolsonaro

Victor se "considère plus comme un conservateur de droite". Il affirme qu'il va voter Bolsonaro. Un bolsonariste, pacifique et respectueux du débat démocratique : pour Rafael, cela existe, mais c'est rare. "On est confronté aujourd’hui à la peur de sortir avec le drapeau de son parti et de se faire tabasser ou pire, ça fout la trouille, explique le Brésilien. Vous ne savez pas quel malade vous pouvez croiser." 

"Jusqu’à aujourd’hui je n’ai pas vu de luliste assassiner de bolsonariste, j’attends de voir ça."

Rafael, un Brésilien de Sao Paulo

à franceinfo

La menace brandie par Bolsonaro de ne pas accepter le résultat de l'élection s’il n’était pas réélu fait encore beaucoup parler ici, mais Guilherme Boulos parle surtout d’un coup de bluff du président. "Il peut créer le chaos, provoquer des scènes de violence, mais il n’a pas assez de soutien pour faire un coup d’État et il le sait, explique le coordinateur de campagne de Lula. Vous savez pourquoi Bolsonaro menace de faire un coup ? Parce qu’il sait que dès qu’il sortira de la présidence il va devoir répondre de ses crimes. C’est le désespoir d’une personne qui sait qu’elle peut finir en prison."

Dans les deux camps, la provocation n’est jamais très loin. Tout le monde ici appréhende les résultats du premier tour et donne le sentiment d’être à bout de nerfs.

La campagne présidentielle au Brésil, vue de Sao Paulo : reportage d'Olivier Poujade et Gilles Gallinaro

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