Brésil : Les partisans de Lula préparent déjà les combats à venir et restent "vigilants" face aux bolsonaristes
Dans le stade de football de Brasilia, on ne voit que des matelas et des tentes à perte de vue. C’est ici que sont arrivées les caravanes des mouvements sociaux venus accompagner l’investiture de Lula. Adão Assis vient de faire 20 heures de bus avec le Mouvement des sans-terre. Et ce n’est pas la première fois qu’il se déplace pour se battre pour le président Lula. "Quand il était en prison, je suis venu ici à Brasilia pour la manifestation Lula libre, raconte Adão. Nous avons fait une marche de 17 jours : ce n'était pas une petite promenade ! Il a été ensuite libéré et on a pu l’élire président de la République."
"J'ai confiance en [Lula], qu'il fera quelque chose pour les pauvres, parce que le gouvernement antérieur ne s’intéressait pas aux pauvres mais seulement aux grands propriétaires."
Adão Assis, membre du Mouvement brésilien des sans-terreà franceinfo
À l'intérieur du stade, les couleurs sur les banderoles ont toutes leur importance. En plus du traditionnel rouge, Joao a pris soin d'afficher du vert et du jaune, les couleurs du Brésil. "Il est important de sauver ces couleurs qui représentent notre pays et qui, pendant cette période de fascisme que nous venons de traverser avec Bolsonaro, nous ont été volées, estime ce membre d'un syndicat étudiant. Ces couleurs n'appartiennent pas au fascisme, mais au peuple brésilien."
Garder un œil sur l'adversaire
La gauche a certes gagné l'élection, mais ses partisans n'oublient pas la menace que représentent pour eux les idées du président sortant et ses partisans.
"Le bolonarisme, les idées bolsonaristes fascistes, sont bien ancrées dans la société."
Elena, coordinatrice de la sécurité du stade de Brasiliaà franceinfo
"Dans le campement, nous avons pensé à tout un processus de sécurité construit par les mouvements sociaux eux-mêmes, explique Elena, car nous prenons très au sérieux ces actions violentes de Bolsonaro. Et nous devons rester vigilants."
Ce 1er janvier, les mouvements sociaux entament ce qu’ils appellent "la reconstruction du pays", dans la bonne humeur, mais surveillant aussi l'adversaire, qui n'a toujours pas reconnu officiellement sa défaite.
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