Au Brésil, les minorités voient les agressions augmenter et craignent l'élection de Jair Bolsonaro
Jair Bolsonaro est le grand favori de l'élection présidentielle brésilienne dimanche 28 octobre. Mais ses discours très virulents à l'encontre des minorités inquiètent, alors que les agressions racistes et homophobes se sont multipliées entre les deux tours.
Les électeurs brésiliens doivent désigner dimanche 28 octobre leur nouveau président. Jair Bolsonaro, le candidat de l'extrême droite arrivé largement en tête du premier tour, est en passe de l'emporter. Tout au long de la campagne, il a multiplié les déclarations polémiques, racistes, sexistes et homophobes. À Sao Paulo, certains ne cachent pas leur crainte.
Larissa a 22 ans et cette jeune lesbienne dit avoir de plus en plus peur de sortir dans la rue. "Parce qu’avec Bolsonaro les gens sont plus agressifs, souligne-t-elle. La dernière fois j’étais avec ma copine à un arrêt de bus, des partisans de Bolsonaro qui passaient en voiture nous ont dit qu’ils allaient se débarrasser de nous."
La jeune femme parle déjà de "résistance" nécessaire. "Tous les droits pour lesquels on a lutté sont remis en cause, explique Larissa. Les gens n’hésitent plus à dire ouvertement qu’ils sont homophobes."
Quand tu n'as pas le bon profil pour les électeurs de Bolsonaro, tu deviens une cible.
Raphaël, étudiant en médecineà franceinfo
Quatre rues plus loin, des étudiants en médecine prennent un verre après les cours. "Dimanche il faudra rentrer plus tôt à la maison si Bolsonaro l’emporte, assure Lucas. C’est triste à dire mais je dois restreindre ma liberté pour protéger ma vie." Raphaël affirme que les agressions sont courantes. "En ce moment encore plus, ajoute-il. Et moi je suis Noir et homosexuel." L'un de leurs amis, Vincente, en est sûr : "Ces élections révèlent une violence qui existent depuis toujours au Brésil."
Interrogé sur ces agressions, Jair Bolsonaro a demandé : "Qu’est ce je peux y faire ?". Puis il a accusé entre les lignes le Parti des travailleurs (parti de Lula et de Fernando Haddad, l'autre candidat du second tour de la présidentielle) d’organiser ces attaques pour lui porter préjudice.
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