Birmanie : des proches de l'ex-dirigeante Aung San Suu Kyi, détenue, saisissent l'ONU
Des avocats de sa famille demandent de constater le caractère "arbitraire" de la détention de la prix Nobel de la paix 1991.
Ils dénoncent un "kidnapping judiciaire". Dans une plainte déposée à l'ONU contre la junte militaire birmane, mercredi 25 mai, le fils et des proches de l'ex-dirigeante Aung San Suu Kyi fustigent une "détention arbitraire". "On est à la limite de la disparition forcée. On ne sait pas où elle est. Elle ne réapparaît que par épisodes à ses procès", a alerté l'avocat François Zimeray à l'AFP.
Déjà condamnée à onze ans de prison pour de multiples infractions, la prix Nobel de la paix 1991 risque des décennies supplémentaires d'enfermement. Selon ses avocats, les tribunaux de la junte "violent les règles les plus fondamentales du droit au procès équitable". La junte militaire birmane la détient depuis le coup d'Etat de février 2021, qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie.
Une arrestation "en tous points illégale"
Les avocats rappellent qu'"elle a été continuellement et illégalement privée de liberté par la junte dans un lieu inconnu" depuis le putsch. Dans leur requête, lue par l'AFP, ils affirment que "son arrestation était en tous points illégale, sa détention est dépourvue de tout fondement légal".
Cette plainte a été adressée au "groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire", ont précisé les avocats de la famille dans un communiqué. Composé de cinq experts indépendants, ce groupe de travail avait fait parler de lui en 2016 en demandant la libération du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. Même si elles sont "sans force exécutoire", les décisions du groupe de travail de l'ONU "sont charpentées comme de véritables arrêtés", a soutenu l'avocat François Zimeray à l'AFP. Dans un premier temps, le groupe de travail doit déterminer si les conditions sont réunies pour se saisir du dossier.
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