Benoît XVI a bénéficié dimanche d'une sécurité renforcée, lors d'un repas partagé à la communauté Sant'Egidio de Rome
Benoît XVI a partagé son repas dominical avec quelque 150 personnes défavorisées parmi lesquelles des sans abris, des immigrés et des personnes âgées.
Le nombre de gardes suisses et de carabiniers italiens affectés à sa sécurité rapprochée semblait avoir été renforcé par rapport aux déplacements précédents du pape dans la capitale italienne.
De sources proches du Saint-Siège, on indique le dispositif de sécurité rapprochée autour du pape va être revu, sans toutefois que cela empêche Benoît XVI d'aller directement au contact de la foule.
En célébrant dimanche l'angélus pour la Saint Etienne, premier martyr de la chrétienté, le pape était apparu serein en se présentant au balcon de ses appartements pour saluer les fidèles rassemblés place Saint-Pierre.
Comme la veille lors de la bénédiction urbi et orbi (à la ville et au monde), le pape n'a fait aucune allusion à son agression.
Dans son homélie avant la prière de l'angélus, il a appelé à "soutenir par la prière" les "nombreux croyants qui, dans plusieurs régions du monde, sont soumis à des épreuves et des souffrances à cause de leur foi".
Vendredi midi, en prononçant la traditionnelle bénédiction urbi et orbi du balcon de la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI était apparu en bonne santé et détendu.
Le Saint-Père avait alors appelé à l'"accueil" des immigrés poussés par "la faim", l'"intolérance" ou la "dégradation" de l'environnement dans son message délivré comme prévu au Vatican.
Jeudi soir, poussé à l'entrée de la basilique par une "femme apparemment déséquilibrée", il est tombé mais a pu célébrer la messe de minuit. Le pape, qui a célébré l'office à 22h00, a alors dénoncé l'égoïsme. Cette dérogation à l'heure visait "à rendre un peu moins fatigantes pour le pape les journées de Noël au cours desquelles il a de nombreux engagements", notamment la messe de Noël le 25 au matin, a précisé le père Federico Lombardi, porte-parole de Benoît XVI.
Et de conclure: "C'est une précaution normale" et "il n'y a aucun motif de préoccupation ou d'urgence" et "tout le monde peut constater que le pape va bien: il respecte le calendrier qu'il a suivi ces dernières années avec des audiences publiques le mercredi et les prières de l'angélus les dimanche".
Durant son homélie de la plus importante messe du calendrier liturgique catholique avec celle de Pâques, Benoît XVI a dénoncé jeudi soir "l'égoïsme, celui du groupe comme celui de l'individu (qui) nous tient prisonniers de nos intérêts et de nos désirs, qui s'opposent à la vérité et nous séparent les uns des autres".
Urbi et orbi, le message de Noël
Le 25, au lendemain de son agression, apparemment en forme, Benoît XVI a lancé son message urbi et orbi: "Face à l'exode de ceux qui émigrent de leur terre et qui sont poussés au loin par la faim, par l'intolérance ou par la dégradation environnementale, l'Eglise est une présence qui appelle à l'accueil", a déclaré le pape depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre au Vatican.
Le pape a par ailleurs affirmé que la société est actuellement "profondément marquée par une grave crise économique, mais d'abord encore morale, et par les douloureuses blessures de guerres et de conflits". Il a aussi exprimé sa solidarité avec "ceux qui sont frappés par les calamités naturelles et par la pauvreté, également dans les sociétés opulentes".
Le geste d'une "déséquilibrée"
Un incident est intervenu durant la procession qui marque le début de la célébration des festivités de Noël, le 24 au soir, exceptionnellement entamée plus tôt cette année pour ménager le pape, âgé de 82 ans.
Une inconnue a franchi la barrière de sécurité et a violemment poussé Benoît XVI qui s'avançait dans la basilique accompagné d'une trentaine de cardinaux. Cette femme "apparemment déséquilibrée" avait déjà tenté de franchir les barrières de sécurité pour s'approcher du pape l'an dernier lors de la messe de minuit. L'inconnue a été arrêtée. Elle a été interrogée par les gendarmes du Vatican. Cette Italo-Suisse, âgée de 25 ans et qui semble souffrir de troubles psychiques, a été hospitalisée vendredi. Sur son site internet, le quotidien La Repubblica indique qu'elle a déclaré aux médecins qu'elle "ne voulait pas faire de mal" au Pape.
"Il n'est rien arrivé de grave. Il s'agit d'une femme qui a tenté de saluer le Saint-Père", a assuré de son côté l'archevêque de Gênes et président de la conférence épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco.
Pour sa part, le chef du gouvernment italien, Silvio Berlusconi a affirmé vendredi qu'il fallait "vraiment arrêter cette fabrique de mensonge, d'extrémisme et même de haine", en commentant l'agression du pape dans un entretien au téléphone avec la chaîne de télévision TG1.
Le cardinal Etchegaray, 87 ans, qui a fait un malaise lors de la bousculade qui a suivi, a été transporté par les services de secours à l'hôpital Gemelli, à Rome, où une fracture du col du fémur a été diagnostiquée. Le cardinal est une grande figure du catholicisme, pionnier du dialogue judéo-chrétien longtemps spécialiste de missions délicates dans des régions en crise.
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