Avions civils abattus : des précédents avant le vol MH17
Les boîtes noires du Boeing 777 de la Malaysia Airlines vont-elles aiser à savoir la vérité sur ce qui s'est passé jeudi, au dessus de l'est de l'Ukraine ? Elles ne pourront sans doute pas identifier une explosion due à un missile si c'est le cas mais elles diront l'absence ou pas de problème préalable. D'autres preuves sont susceptibles d'émerger pour accréditer l'hypothèse d'un tir, très largement privilégiée aujourd'hui. 298 personnes ont trouvé la mort dans cette explosion.
Catastrophes précédentes
Mais le vol MH 17 ne serait pas le premier à être victime d'un tir de missiles, par accident ou volontairement et certains cas demeurent litigieux :****
23 mars 2007 : abattu par une roquette à Mogadiscio. Un Illiouchine d'une compagnie belarusse est détruit juste après son décollage de la capitale somalienne. Il transportait des techniciens et des ingénieurs venus réparer un autre appareil, déjà touché par une roquette deux semaines plus tôt. 11 personnes sont tuées.
4 octobre 2001 : touché par un missile ukrainien. Un Tupolev-154 de la compagnie russe Sibir explose en plein vol au-dessus de la mer Noire, à 300 km des côtes de Crimée. 78 personnes meurent dans la catastrophe, en majorité des Israéliens, l'avion effectuant la liaison Tel-Aviv-Novossibirsk. Il faudra une semaine à Kiev pour reconnaître qu'il s'agissait d'un tir de missile accidentel.
21, 22 et 23 septembre 1993 : trois avions la Transair Georgia victimes de la guerre civile. Trois appareils de cette compagnie sont successivement pris pour cible. Le 21, les cinq membres d'équipage et 22 passagers d'un Tupolev-134 meurent à l'approche de l'aéroport de Sukhumi-Babusheri par un missile sol-air. L'avion s'abîme dans la mer Noire. Le lendemain, c'est un Tupolev-154 qui s'écrase en atterrissant, toujours à Sukhumi, touché semble-t-il par un missile à tête chercheuse. L'avion prend feu sur la piste. 108 des 132 passagers et membres d'équipage sont morts. Enfin, le 23, à Sukhumi encore, un avion est touché par des tirs d'artillerie ou de mortiers alors que les passagers embarquent. Un membre d'équipage est tué.
3 juillet 1988 : abattu par une frégate américaine. 290 personnes sont tuées au cours d'un vol de la compagnie nationale iranienne Iran Air. Reliant Bandar-Abbas à Dubaï, il est touché par missile tiré de l'USS Vincennes, qui patrouillait dans le détroit d'Ormuz. Les marins américains l'ont pris pour un chasseur iranien. Théran obtiendra un dédommagement de 101,8 millions de dollars.
16 août 1986 : abattu par l'armée de libération populaire du Soudan. Un Fokker F-27 de la Sudan Airways a reçu un missile peu après son décollage de Malakal, dans l'actuel Soudan du Sud. Les 65 personnes à bord sont tuées.
Nuit 31 août au 1er septembre 1983 : pris pour cible par la chasse soviétique. Un Boeing 747 de la Korean-Air-Lines (KAL) volait au-dessus de l'île Sakhaline après s'être écarté de sa route. Il avait à bord 269 passagers et membres d'équipage. Il faudra une importante pression internationale et une condamnation du Conseil de sécurité de l'Onu pour que Moscou reconnaisse sa responsabilité, cinq jours plus tard.
27 juin 1980 : la chasse américaine ou française l'aurait pris pour un avion libyen. Un DC-9 de la compagnie Itavia emmenant 81 personnes de Bologne à Palerme explose en vol, près de l'île d'Ustica, au large de la Sicile. L'affaire n'a jamais été tirée au clair, mais l'hypothèse d'un tir américain ou français reste privilégiée.
21 février 1973 : "descendu" par des chasseurs israéliens. Les autorités de l'Etat hébreux affirment qu'un Boeing 727 de la compagnie Libyan Arab Airline aurait refusé d'atterrir. Allant de Tripoli au Caire, il a été intercepté au-dessus de la péninsule du Sinaï. 108 des 112 personnes à bord sont tuées.
11 septembre 1968 : la disparition toujours mystérieuse d'une Caravelle d'Air France. Le parquet de Nice a rouvert une enquête en 2012, autour du témoignage d'un ancien ingénieur du son de l'ORTF. Il aurait enregistré un dialogue accréditant la thèse d'un missile perdu, mais accuse les Renseignements généraux de l'époque d'avoir saisi la bande. L'enquête officielle a conclut à une avarie moteur. Mais les familles des 95 disparus sont convaincues qu'il s'agit d'un tir de missile depuis l'île du Levant.
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