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Attentats à Tunis : "Au moment où nous avons entendu des tirs, nous discutions de la loi antiterroriste" (Saïda Ounissi)

Une attaque par des hommes armés a fait au moins 19 morts au musée du Bardo à Tunis ce mercredi, qui jouxte l'Assemblée. Témoignage de Saïda Ounissi, députée du Parti Ennahdha, elle était au Parlement au moment de l'attaque.
Article rédigé par Raphaëlle Duchemin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Saïda Ounissi, députée du parti Ennahdha, présente au Parlement au moment de l'attaque © Capture d'écran Twitter)

"Nous étions à l'intérieur du bâtiment du Parlement, qui ressemble beaucoup à la configuration du Sénat, c’est-à-dire qu'il y a une entrée réservée au musée, et une autre où il y a l'hémicycle. Les terroristes se sont introduits du côté du musée. Le porte-parole du ministère de l'intérieur dit qu'il y a à l'heure actuelle 8 morts. Nous avons des collègues encore retranchés dans l'assemblée. Il y a cette prise d'otages du côté du musée ", explique Saïda Ounissi, élue du parti Ennahda, évacuée du Parlement tunisien peu de temps apèrs le début des tirs. 

"Nous avons entendu des tirs et nous avons tout de suite été pris en charge par les services de sécurité de l'assemblée qui nous ont demandé d'évacuer le bâtiment. Très vite, ça a été la panique, entre ceux qui voulaient faire sortir les députés, ce qui n'étaient pas sûr car on ne sait toujours pas à l'heure actuelle combien il y a de personnes armées… J'ai réussi avec d'autres collègues à être prise ne charge très vite et nous avons quitté le quartier. Le quartier a ensuite été bouclé, c'est pour ça que d'autres députés sont toujours sur place et qu'ils ne peuvent pas sortir. Et nous ne savons pas quelles sont, dans le détail, les évolutions de l'attaque ".

Le ministère de l'Intérieur a confirmé la mort de 7 étrangers et d'une tunisienne, femme de ménage au musée du Bardo.  L'attaque intervient alors que des discussions étaient en cours en préparation d'une loi antiterroriste. 

"Au moment où nous avons entendu des tirs, nous étions en commission de défense et sécurité, nous discutions de la loi antiterroriste, nous étions en train d'auditionner des hauts cadres de l'armée tunisienne pour préparer cette loi ".

"Ce n'est pas un hasard. Cette volonté de l'Etat tunisien de prendre à bras le corps le problème du terrorisme, notamment après 4 années où nous avons souffert des attaques terroristes, mais jusqu'à présent constamment dirigées contre des représentants de l'armée ou des partis politiques. C'est la première fois depuis la révolution que des touristes et des civils tunisiens ont été touchés ".

"La Tunisie n'a pas peur ", a déclaré la députée du parti Ennahdha.

"Les députés de la république tunisienne n'ont pas peur. Nous sommes conscients des défis majeurs de notre pays. Nous savons que nous avons un énorme problème en matière de sécurité mais nous allons légiférer. Nous savons également que ce modèle tunisien d'une démocratie arabe, cela ne plaît pas à tout le monde. Nous savons aussi que cette démocratie tunisienne est un cas unique dans le monde arabe, et que probablement cela n'est pas du goût de tout le monde. Mais nous sommes d'autant plus convaincus que nous allons protéger cette démocratie et aller de l'avant ".

Témoignage de Saïda Ounissi, députée du parti Ennahdha

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