Athlètes transgenres : l'olympisme veut être en phase avec son époque
Les transgenres pourront désormais participer aux compétitions olympiques et internationales sans subir d’opération chirurgicale, selons les recommandations des experts médicaux du Comité international olympique (CIO). «Ces normes ne sont pas des règles, mais bien des recommandations que pourront suivre les fédérations sportives et les autres organisations. Elles devraient s’appliquer aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro plus tard cette année», a confié à l’Associated Press le docteur Richard Budgett, le directeur médical du CIO.
Selon l'agence de presse américaine, «les athlètes passant de femme à homme pourront participer aux épreuves masculines sans restriction alors que ceux qui font la transition d'homme à femme devront prouver que leur taux de testostérone est en dessous d'un certain seuil depuis au moins un an avant leur première compétition».
N'exclure personne
«Le premier objectif en matière de sport est et demeure de garantir une compétition juste. Exiger un changement anatomique chirurgical comme condition préalable à la participation n'est pas nécessaire pour assurer une compétition juste et pourrait aller à l'encontre des développements sur le plan légal et des droits de la personne», explique-Richard Budgett.
Les précédentes règles du CIO, qui dataient de 2003 et qui sont entrées en vigueur aux JO d’Athènes en 2004, exigeaient entres autres une intervention chirurgicale. La philosophie du CIO concernant les sportifs transgenres est inspirée des règles en vigueur dans l’athlétisme, la fédération internationale (IAAF) étant la première organisation sportive à s’être intéressée à la question dans le sport en 1990.
L'autre défi actuel de l'athlétisme est de se prononcer sur l'hyperandrogénie (présence de taux élevés de testostérone chez des athlètes femmes). Le Tribunal arbitral du sport a donné jusqu'en 2017 à l'IAAF pour produire de nouvelles règles en la matière, après avoir annulé en 2015 la suspension dont faisait l'objet l'athlète indienne Dutee Chand. Après un contrôle antidopage en 2014, sa fédération avait estimé que son taux de testostérone était trop haut. Sur ce sujet, le CIO préconise qu'un athlète, exclu de la compétition féminine, puisse prendre part à celles réservée aux hommes.
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