Assassinat de militantes kurdes à Paris : le principal suspect meurt avant son procès
Atteint d'une grave maladie au cerveau, cet homme de nationalité turque est mort samedi, à Paris.
Omer Güney, assassin présumé de trois militantes kurdes à Paris en janvier 2013, est mort, samedi 17 décembre, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, avant son procès devant la cour d'assises, confirme le parquet à franceinfo. Atteint d'une tumeur au cerveau depuis plusieurs années, l'homme de nationalité turque était le seul suspect renvoyé devant la cour d'assises spéciales de Paris pour les "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".
Ancien agent d'entretien à l'aéroport de Roissy, cet homme de 34 ans était soupçonné d'avoir abattu de plusieurs balles dans la tête trois activistes kurdes, dont Sakine Cansiz, l'une des fondatrices du PKK, dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement de Paris.
La colère des parties civiles
Un communiqué des avocats des parties civiles du procès fait part de la "colère des familles des victimes, privées d’un procès public qu’elles attendaient depuis près de quatre années, familles qui, elles, espéraient en la justice française." Ils ne comprennent pas notamment les délais importants de la justice française.
Deux ans et demi d’enquête et d’instruction…mais dix-huit mois pour trouver une date d’audience.
L'un des avocats des familles des victimes, joint par franceinfo, Antoine Comte, accuse nommément Manuel Valls, qui selon lui ne voulait pas de ce procès : "L'absence d'efficacité des services secrets pour identifier les commanditaires, l'absence de volonté politique de mener ce procès au bout, ça me semble une évidence dans le gouvernement français, notamment de la part de l'ancien ministre de l'Intérieur Manuel Valls."
Les services secrets turcs suspectés
"Cette mort, bien opportune, soulage un certain nombre de personnes", accuse également le communiqué, qui mentionne le "pouvoir politique français" et "le pouvoir turc et ses dirigeants, débarrassé d’une audience publique qui aurait dévoilé publiquement les liens entre l’assassin, les services secrets turcs et le pouvoir turc." Les enquêteurs suspectent en effet une implication des services secrets turcs, le MIT, dans la phase de préparation.
"Et consternation de voir qu’une fois de plus, la France n’est toujours pas capable de juger un crime politique commis sur le territoire français par des services secrets étrangers", conclut le communiqué. Les services secrets turcs avaient officiellement démenti en 2014 tout lien avec ces assassinats.
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