Un an après le passage du cyclone Nargis, les rescapés dans la misère
Les vents du Nargis soufflaient à 240 km/h dans le delta de l’Irrawaddy, le principal cours d’eau du Pays, et dévastaient la région de Rangoun. Les Nations Unis déplorent que des centaines de milliers de rescapés vivent toujours dans des conditions très précaires.
La population n’est pas à l’abri contre le prochain grand cyclone. Le temple bouddhique à Tha Kyar Hin O, renforcé avec du béton, est aujourd’hui le meilleur refuge. Il accueille jusqu’à 1.500 personnes, mais il ne suffit pas. Une grande partie de la population vit encore dans des huttes recouvertes de bâches, et le besoin de refuges demeure très fort.
La communication du régime militaire, qui dirige le pays depuis 1962, est très floue à cet égard. Les journaux parlent de quatre, voir six refuges en construction. A Pone Kar Mar, à côté de Tha Kyar Hin, les habitants trouveront une autre solution : "Nous irons dans l’église inachevée qui a été reconstruite après Nargis. En restant là, nous espérons être sauvés des inondations", explique la femme d’un responsable religieux local.
L’Onu a demandé 691 millions de dollars à des fins de reconstruction dans les trois prochaines années. Cependant, 350.000 personnes sont encore dépendantes de distributions gratuites de nourriture. La détresse psychologique touche un quart des foyers de la zone touchée, seulement 11% ont reçu un soutien.
"Il y a encore des gens qui n’ont pas fait leur deuil et n’ont pas réellement compris ce qui s’est passé", explique Brian Angland , directeur de le l’ONG caritative CARE pour la Birmanie.
Les enfants orphelins et ceux qui vivent avec les rescapés de leur famille reçoivent le soutien psychologique de 2.400 instituteurs formés par l’Onu, mais ce ne serait pas suffisant.
La population doit encore comprendre, pour pouvoir se défendre : "Les bouddhistes croient au karma. Il était important de leur montrer qu’il existe une autre explication, une météorologique, une scientifique", résume Sylvia Wamser, psychologue des Médecins sans frontières.
Nicola Accardo avec agences
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