Tribunal pour les Khmers rouges : l'ONU obtient un prêt international
Ils sont juges, procureurs, interprètes ou chauffeurs, et ne sont plus payés depuis le mois de juin en raison de problèmes financiers. «Nous espérons que le personnel national (...) va maintenant retourner au travail», a indiqué Lars Olsen, porte-parole de l'ONU, le 18 août 2013, appelant les autorités du pays à «respecter ses obligations» de payer les salaires des employés cambodgiens. L'ONU paie pour sa part les salaires du personnel international.
«Toute nouvelle grève risquerait de reporter les procédures judiciaires et de compromettre la capacité du tribunal à fonctionner», a-t-il ajouté. Ce n’est pas la première fois que ce tribunal chargé de juger les anciens dirigeants du régime des Khmers rouges, qui a fait près de deux millions de morts entre 1975 et 1979, est confronté à des difficultés financières.
Renflouer les caisses vides
Créée en 2006, cette juridiction internationale fonctionne grâce à des contributions volontaires, via l’ONU, de pays donateurs, dont les plus importants sont l’Australie, l’UE et le Japon. L'instance dispose également d’un budget international et national, gérés distinctement. A plusieurs reprises, la partie cambodgienne, accusée de corruption, a payé son personnel en retard. Déjà une grève, en mars 2013, avait paralysé les audiences pendant deux semaines.
Face aux pressions politiques exercées par le gouvernement dans les dossiers, les bailleurs de fonds internationaux rechignent à renflouer les caisses vides de la partie cambodgienne. Ce qui a poussé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à tirer la sonnette d’alarme pour trouver une rallonge de trois millions de dollars afin de couvrir les coûts d’exploitation jusqu’à la fin de l’année.
«Ce tribunal a connu d'importantes réussites, en jugeant les crimes brutaux commis par le régime des Khmers rouges. Néanmoins, aujourd'hui, ce tribunal est en crise», soulignait récemment Ban Ki-moon.
«Duch» condamné à perpétuité
Seule une réclusion à perpétuité a été prononcée contre Kaing Guek Eav , allias «Duch», l’ex-directeur de la prison de Phnom Penh, où 15.000 Cambodgiens ont été torturés puis exécutés.
Après la mort de l'ancien ministre khmer rouge Ieng Sary et la déclaration d’inaptitude à être jugée de sa veuve Ieng Thirith, la cour ne juge plus que l’ancien idéologue du régime, Nuon Chea, 87 ans, et le chef de l’Etat du «Kampuchéa démocratique», Khieu Samphan, 82 ans. Tout deux comparaissent pour «génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre».
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