Tibet : des moines s'invitent au voyage de presse officiel chinois
Conférence de presse au temple de Jokhang, haut lieu du boudhisme tibétain à Lhassa. Vingt-six journalistes de médias américains et asiatiques invités par le pouvoir chinois participent à ce voyage de presse. Le but : montrer à la presse étrangère que le situation est parfaitement normale au Tibet.
Mais la “belle” organisation s'est grippée quant 30 à 60 moines ont fait irruption dans la salle, interrompant le responsable du temple qui rendait compte de la version officielle de la situation au Tibet. Aux cris de : “Nous voulons la liberté, nous voulons le dalaï lama”, ils ont accusé le responsable de mentir, selon les journalistes présents. Les moines ont expliqué avoir été empêchés de sortir du temple à partir du 11 mars, au lendemain du début de manifestations à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement et de l'exil du dalaï lama, leader spirituel des Tibétains.
Le groupe de journalistes, très encadré, a ensuite été invité à
quitter les lieux par les responsables du voyage. Malgré la stricte surveillance dont ils sont l'objet, les journalistes présents à Lhassa témoignent d'une tension persistante, “où l'odeur des immeubles incendiés flotte encore dans l'air près de deux semaines après les violentes émeutes”, selon le Financial Times.
Dans ce cadre et compte tenu de la pression de l'opinion publique, les ministres de Affaires étrangères européens ont annoncé qu'ils allaient travailler sur la question du boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin. Ils doivent se réunir ce week-end en Slovénie pour évoquer différents sujets internationaux. Le premier ministre polonais, Donald Tusk a d'ores et déjà annoncé qu'il ne participerait pas à la cérémonie, le 8 août. Des sportifs français ont aussi lancé ce matin une lettre-pétition appelant les autorités chinoises à respecter les droits de l'Homme. Les sprinteuses Christine Arron et Muriel Hurtis, le marcheur Yohann Diniz, le perchiste Romain Mesnil, la judoka Frédérique
Jossinet, comptent parmi les premiers signataires de cet appel, lancé sur le site internet et dans l'édition papier de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur.
Grégoire Lecalot, avec agences
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