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Enfants rohingyas réfugiés au Bangladesh : "Il faut faire vite, dans six mois ce sera trop tard", alerte le porte-parole de l'Unicef

Près de 600 000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie pour se réfugier au Bangladesh voisin depuis le 25 août. Le porte-parole de l'Unicef lance un appel aux dons : dans six mois, prévient-il, il sera trop tard.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Des enfants dans le camp de réfugiés rohingyas de Kutupalong, au Bangladesh, le 22 septembre 2017. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Près de 600 000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie pour se réfugier au Bangladesh voisin depuis le 25 août, selon l'Onu. Plus de la moitié d'entre eux sont des enfants, qui survivent "dans des conditions de vie inhumaines". Au début du mois, l'Unicef a lancé un appel aux dons pour récolter 76 millions d'euros, mais n'a recueilli pour l'instant que 7% de cette somme.

"Ces dons vont servir non seulement à apporter une réponse urgente à ces centaines de milliers d'enfants, mais aussi à s'occuper de ceux qui continuent d'arriver", a expliqué ce vendredi sur franceinfo Christophe Boulierac, porte-parole de l'Unicef, en mission au Bangladesh. "Il faut faire vite. Ces ressources, il nous les faut maintenant. Dans six mois, ce sera trop tard", a-t-il alerté.

franceinfo : Est-ce qu'on peut dire que cette crise des Rohingyas touche d'abord les enfants ?

Christophe Boulierac : Oui, c'est la première chose que vous voyez ici lorsque vous arrivez dans les camps. C'est le nombre incroyable d'enfants. Il y a des enfants partout. Depuis le 25 août, nous pensons qu'il y a presque 600 000 personnes qui sont arrivées et parmi elles 60% d'enfants.

Quels sont les besoins les plus urgents pour ces enfants réfugiés ?

Ils ont d'abord besoin de nourriture : un enfant sur cinq est mal nourri. Ils ont besoin d'avoir accès à de l'eau propre, d'être vaccinés contre des maladies qui les tuent dans ces environnements, comme la rougeole ou le choléra. Et puis, ils ont besoin d'hygiène, de toilettes… Ils ont aussi besoin d'être soutenus psychologiquement. Nous entendons des histoires atroces, ici, de la bouche des enfants.

Quel genre d'histoires ?

Des enfants qui racontent qu'ils ont vu leurs parents se faire tuer par des militaires dans les villages d'où ils viennent. J'ai rencontré une petite qui a perdu ses parents et qui a vu sa sœur se faire tuer. Elle a ensuite fui avec son grand frère qui s'est noyé. C'est malheureusement des témoignages que l'on entend partout. Tous les enfants ne sont pas traumatisés, mais certains vont très mal et ils ont besoin d'être soutenus tout de suite.

Vous avez lancé au début du mois un appel aux dons pour trouver 76 millions de dollars. Où en est cette collecte ?

Pour l'instant, elle est financée à hauteur de 7%. On recherche encore les 93% restants. Ces dons vont servir non seulement à apporter une réponse urgente à ces centaines de milliers d'enfants, mais aussi à s'occuper de ceux qui continuent d'arriver. Il y a deux jours, j'étais à la frontière, et il y avait 15 000 personnes bloquées dans des conditions atroces. Il y avait parmi elles 7 000 enfants. Il faut faire vite. Ces ressources, il nous les faut maintenant. Dans six mois, ce sera trop tard.

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