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Vidéo Des réfugiés rohingyas racontent le pire massacre commis par l’armée birmane

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Envoyé spécial. Des réfugiés rohingyas racontent le pire massacre commis par l’armée birmane
Envoyé spécial. Des réfugiés rohingyas racontent le pire massacre commis par l’armée birmane Envoyé spécial. Des réfugiés rohingyas racontent le pire massacre commis par l’armée birmane
Article rédigé par France 2
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Le 30 août 2017 à l'aube, les militaires birmans sont entrés dans Tula Toli, village rohingya de 4 000 habitants. Dans un immense camp de réfugiés au Bangladesh voisin, une équipe du magazine "Envoyé spécial" a rencontré les survivants de deux familles. Voici leurs récits dans cet extrait.

Tula Toli restera peut-être comme le nom du pire massacre perpétré par l'armée birmane sur la minorité musulmane rohingya. Le 30 août dernier à l'aube, les militaires sont entrés dans ce village de 4 000 habitants. Dans un camp de réfugiés au Bangladesh voisin, une équipe du magazine "Envoyé spécial" a rencontré les survivants de deux familles. Voici leurs récits.

Des enfants "fracassés contre les murs"

Le premier rescapé à prendre la parole raconte comment, encerclés, ses proches et lui ont sauté dans la rivière. Mais elle était trop large pour qu'ils la traversent. "Quand ils ont vu que nous étions bloqués au milieu, ils ont commencé à tirer sur nous", commence-t-il avant d'éclater en sanglots. Systématiquement, les soldats mettent le feu aux maisons et tuent tous les hommes ; les enfants aussi. "Ils jetaient les enfants dans le feu, sous nos yeux. Certains étaient jetés dans la rivière, et d'autres étaient fracassés contre les murs, jusqu'à ce qu'ils meurent."

Les femmes "violées puis battues à mort"

Les femmes, elles, ne sont pas tuées tout de suite. Mohamed a conservé une photo où on le voit avec ses sept filles. Quatre sont mortes ce jour-là. Elles ont connu l'enfer, tout comme sa femme. D'autres filles qui ont réussi à en sortir vivantes lui ont dit ce qui s'était passé. "Ils ont ramené les femmes dans les maisons depuis la berge, et les ont violées, raconte Mohamed. Trois de mes filles ont été violées, pendant quatre à six heures. Les soldats se relayaient. Après le viol, elles ont été battues à mort. Ils ont laissé les corps dans les maisons, et tout brûlé". Dans sa famille, ils ne sont plus que trois. Ils ont réussi à se cacher, pétrifiés, de l'autre côté de la rivière, à cent mètres de là.

Extrait de "Rohingyas : les damnés de Birmanie", un reportage à voir dans le magazine "Envoyé spécial" du 12 octobre 2017.

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