Pollution à OK Tedi : BHP Billiton rend des comptes à la Papouasie
Avec cette décision, le géant minier est désormais exposé à des poursuites pour une pollution majeure en 1995, quand des villages avaient été inondés après la rupture de bassins de décantation et la destruction d’immenses surfaces forestières. A l’époque, la mine à ciel ouvert déversait des millions de tonnes de déchets dans la rivière Fly, située dans les monts Star près de la frontière avec l'Indonésie, contaminant l’eau.
En 2001, BHP Billiton avait cédé la majorité de ses parts à un fonds de Singapour (appelé Programme de développement durable de Papouasie-Nouvelle-Guinée) en échange de l'immunité juridique dans l'enquête sur la catastrophe. Ce fonds investissait les bénéfices de la mine dans des projets de développement dans les régions concernées par le désastre.
Dénonçant et condamnant cet arrangement, le Premier ministre papou, Peter O’Neil, a estimé devant le Parlement que toutes les grandes sociétés doivent prendre leurs responsabilités et verser des compensations. Un projet de loi adopté dans la foulée retire au Programme de développement durable de Papouasie-Nouvelle-Guinée toutes ses actions à OK Tedi.
BHP avait envisagé dès le milieu des années 80 de fermer la mine, mais à l’époque, le gouvernement s'y était opposé, craignant de perdre une manne représentant 10% du PIB.
Le 12 mars 2013, le ministre de l’Environnement, John Pundari, avait assimilé la pollution à une «malédiction», même si la mine, «exploitée durant 27 ans», avait «apporté une contribution significative au développement» du pays.
Le fonds singapourien et BHP ont estimé que cette décision ferait fuir les investisseurs étrangers du pays, riche en ressources naturelles sous-exploitées.
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