Pékin refuse une "politisation" des Jeux
Ah, l'objectivité. Vertu cardinale supposée et attendue du "quatrième pouvoir" qu'est la presse, elle peut avoir différents sens selon les usages. Lorsqu'un journaliste l'invoque, il signifie habituellement vouloir éviter tout "parti pris". Or, dans la bouche des dirigeants chinois, la requête semble davantage un conseil ayant trait aux conditions de vie, et de travail, au sein du régime.
En pleine polémique au sujet de la censure de certains sites d'associations, contrairement aux promesses de Pékin, le président chinois Hu Jintao a réclamé ce matin des journalistes étrangers de ne pas "politiser" les jeux Olympiques, et de faire une couverture "objective".
"Il est inévitable que les peuples de différents pays et régions
du monde aient des perceptions qui ne sont pas les mêmes sur
différents sujets", a-t-il déclaré. "Je ne pense pas que politiser
les jeux Olympiques aidera à répondre à cela".
Restrictions internet partiellement levées
Fort heureusement, d'ailleurs, il a ajouté "nous continuerons à fournir des structures et moyens pour que les journalistes étrangers puissent travailler", dans un rare entretien réalisé auprès d'une vingtaine de médias étrangers.
Au sujet de la polémique internet, la Chine a réaffirmé hier qu'elle ne reviendrait pas sur son contrôle de la toile malgré les tensions. Ce qui ne semble pas d'ailleurs, pour le moment, chiffonner Jacques Rogge, président du Comité international olympique, arrivé hier dans le pays tout sourire au milieu des officiels.
Ce matin également, les organisateurs ont promis une rapide levée des restrictions. Certaines étaient d'ailleurs effectives quelques minutes plus tard, comme sur Amnesty International, mais beaucoup d'autres adresses restaient inaccessibles aux journalistes étrangers, et les autres (voir notre précédent article).
Matteu Maestracci avec agences
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