Pakistan: L'ONU appelle au retour de la démocratie
C'est au nom de la lutte contre le terrorisme que le général Musharraf avait décrété l'état d'urgence, samedi. Pour essayer de contrer la multiplication des attentats au Pakistan.
Sauf que, depuis samedi, ce ne sont pas les islamistes qui sont la cibles des policiers, mais tous ceux qui, finalement, pourraient présenter un quelconque danger pour le pouvoir. En l'occurance, les avocats, les magistrats, les responsables et les militants de partis politiques. 1.500 personnes ont déjà été arrêtées, ou placées en résidence surveillée.
La police a même occupé aujourd'hui l'imprimerie du plus grand groupe de presse privé du pays.
Le président américain George W. Bush a fermement appelé lundi le président pakistanais Pervez Musharraf à mettre fin à l'état d'urgence et à "rétablir la démocratie aussi vite que possible", à l'issue d'un entretien à la Maison Blanche avec le Premier ministre turc.
Les derniers événements ressemblaient fort à une reprise en main du pouvoir. Le général Musharraf semble, ou plutôt semblait jusque-là, affaibli. La Cour suprême doit se prononcer, ces jours-ci, sur la validité de l'élection présidentielle du 6 octobre dernier.
_ Rien de plus efficace, dans ces conditions, que l'intimidation. Les rafles ont donc visé les opposants politiques, mais aussi les hommes de loi. Parmi les personnes assignées à résidence, figurent les magistrats qui ont refusé de prêter serment au président après proclamation de l'état d'urgence, à commencer par l'ex-président de la Cour suprême.
Quant à la menace qui pesait sur le calendrier électoral -- les prochaines élections seraient-elles reportées ? -- le Premier ministre a dissipé toute ambigüité. Les législatives et provinciales, prévues mi-janvier 2008, seront maintenues, selon le programme prévu. Le président Musharraf avait été beaucoup plus évasif, plus tôt dans la journée...
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