Cet article date de plus de neuf ans.

Nouilles instantanées : le bras de fer entre la justice indienne et Nestlé en trois actes

La Haute Cour de Bombay a annulé jeudi 13 août l'interdiction faite par l'agence nationale de sécurité des aliments au géant suisse Nestlé de vendre ses nouilles instantanées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Un jeune Indien prépare des nouilles instantanées Maggi fabriquées par Nestlé, le 3 juin 2015 à New Delhi. (CHANDAN KHANNA / AFP)

Un vrai feuilleton. La justice indienne a annulé jeudi 13 août l'interdiction faite au géant suisse Nestlé de vendre ses nouilles instantanées. Mais elle a ordonné de nouveaux tests afin de déterminer si ces produits peuvent revenir ou non dans les rayons.

Un marché énorme est concerné, puisque Maggi, marque présente depuis trois décennies en Inde, représente 80% du marché des nouilles instantanées. Le produit a gagné en popularité auprès des Indiens, toujours plus nombreux à quitter le domicile familial pour étudier ou chercher du travail. Rappel du bras de fer qui oppose le géant agroalimentaire suisse à la justice indienne depuis début juin.

Acte I. Neuf gammes de nouilles interdites en Inde

Le 5 juin dernier, rapporte l'équipe de France 2 en Inde, la Food Safety and Standards Authority of India (FSSAI), l'agence nationale de sécurité des aliments, a interdit la production et la distribution de neuf gammes de nouilles vendues par Maggi. La FSSAI reproche en effet à l'entreprise la présence d'une dose de plomb sept fois plus élevée que la limite autorisée. Ce plomb serait très présent dans les sols indiens, et les plantes utilisées pour la fabrication des nouilles seraient alors également contaminées.

Acte 2. Nestlé conteste la décision

Jeudi 11 juin, Nestlé conteste en justice l’interdiction à la vente de ses produits. L'entreprise affirme que les nouilles Maggi sont sûres. Elle ajoute qu'elles font l'objet de tests très stricts tant en Inde qu'à l'étranger montrant que la teneur en plomb est "largement inférieure aux limites autorisées".

Nestlé souligne aussi qu'il n'ajoute pas à ses produits de glutamate de sodium (GMS), qui se retrouve dans bon nombre d'aliments de façon naturelle. Le régulateur indien avait déclaré avoir retrouvé des traces de GMS dans les nouilles Maggi et avait reproché à Nestlé de n'avoir pas inscrit cet additif dans la liste des ingrédients.

Acte 3. La Haute Cour de Bombay annule cette mesure

Jeudi 13 août, la justice indienne revient sur cette interdiction. La décision du régulateur était "arbitraire" et a été prise en violation des "principes de la justice nationale", estime la Haute Cour de Bombay.

Elle ordonne toutefois de nouveaux tests afin de déterminer si les nouilles peuvent revenir dans les rayons. "Nous ordonnons à Nestlé d'envoyer cinq échantillons de chaque lot de Maggi à trois laboratoires pour être analysés. C'est seulement si les niveaux de plomb sont inférieurs aux seuils autorisés qu'ils pourront redémarrer la production et la vente" des produits incriminés.

Le bras de fer n'est pas terminé puisque le gouvernement indien a saisi le 12 août la Commission nationale chargée des réparations en matière de différends liés à la consommation pour obtenir que le géant de l'alimentation lui verse 90 millions d'euros de dommages et intérêts.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.