Le Tibet ou la "lutte à mort" du régime chinois
Selon les autorités chinoises, 105 personnes ayant participé aux manifestations de vendredi à Lhassa se seraient rendues hier soir. De leur côté, des groupes pro-tibétains font état de centaines d'arrestations au cours de ces derniers jours, tandis que le nombre exact de pertes humaines n'est toujours pas connu.
Pékin, qui dit mener "une intense lutte à mort", continue d'affirmer que le Dalaï Lama a délibérément "fomenté et organisé ces émeutes", de manière à "saboter les jeux Olympiques du mois d'août". Pour Zhang Qingli, numéro un du Parti communiste chinois, le leader spirituel des Tibétains est un "loup enveloppé dans une bure de moine".
Cependant, un conseiller du Dalaï Lama a annoncé que ce dernier serait favorable à la "reprise du dialogue" avec le régime. Ce qui a suscité une réponse positive du premier ministre chinois.
Le guide spirituel s'est également entretenu dans le nord de l'Inde avec des organisations tibétaines radicales. Aujourd'hui, des dissensions existent entre la "vieille garde" des Tibétains en exil, prônant l'autonomie et la non-violence, et une jeunesse aux méthodes plus radicales, qui réclame l'indépendance.
Par ailleurs, le comité organisateur chinois des Jeux a affirmé ce matin que la flamme olympique passerait, comme prévu, par le Tibet malgré les évènements de ces derniers jours. Le vice-président du comité s'est dit "confiant dans l'échec des appels aux boycott" des JO.
Rendu célèbre, entre autres, par des campagnes contre la répression en Chine, le ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner a considéré ce matin que l'idée d'un boycott était "pas mauvaise, mais irréaliste".
Matteu Maestracci avec agences
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