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La mort d'une fillette écrasée dans l'indifférence bouleverse la Chine

Une vidéo montrant une enfant de 2 ans renversée par deux véhicules et laissée agonisante sur la chaussée secoue le pays a beaucoup circulé sur internet et provoqué de nombreuses réactions.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La petite Yue Yue, ici le 16 octobre à l'hôpital de Canton (Chine), était déjà dans le coma lorsqu'elle a été admise aux urgences après son accident. (WANG XIAORU/AFP)

Ecrasée par deux véhicules puis abandonnée sur la chaussée dans l'indifférence des passants, la petite Yue Yue, 2 ans, est morte, vendredi 21 octobre, après plusieurs jours d'agonie à l'hôpital de Canton. Son sort a ému toute la Chine après qu'une vidéo enregistrant l'accident a circulé sur internet.

La scène se déroule le 13 octobre : Wang Yue (Yue Yue est un surnom) est d'abord percutée par une fourgonnette puis écrasée par un camion. Elle est laissée pour morte devant le magasin de sa famille dans la ville de Foshan, dans le sud-est de la Chine. Sur les images (attention, elles sont extrêmement choquantes), on voit une quinzaine d'habitants et de véhicules qui passent à côté de l'enfant, baignant dans son sang. Aucun ne s'arrête, à l'exception d'une chiffonnière qui finit par porter secours à la petite fille, seule.

Le pays fait son auto-analyse collective

Les réactions d'indignation se sont multpliées depuis la publication de la vidéo : l'affaire a généré 4,4 millions de commentaires sur Weibo, l'équivalent chinois du réseau Twitter. Pour Le Figaro, cet accident tragique rappelle plusieurs incidents similaires survenus récemment.  "Chez nous, du moins en certains endroits, il semble que l'on soit descendu en dessous des animaux, explique Zhang Ming, professeur de la prestigieuse université du Peuple, cité par le journal. Nous sommes face à une froideur collective, il ne faut pas le nier. A nous d'analyser comment la Chine a pu devenir comme cela".

La province du Guangdong, où a eu lieu l'accident, a discuté d'une loi qui rendrait illégal le fait d'ignorer une personne qui a besoin d'aide, ce qui est appelé en France la non-assistance à personne en danger.

Les autorités cherchent aussi d'autres moyens de sensibiliser leurs concitoyens. Le comité aux affaires politiques et légales du gouvernement provincial a lancé un appel aux idées sur la façon de "guider les actes courageux pour de justes causes" et promouvoir "les valeurs socialistes". D'après les médias chinois cités par le China Daily, Chen Xianmei, la première femme à s'être arrêtée pour porter secours à la fillette, a touché du gouvernement local d'une somme de 20 000 RMB (2 275 euros). 

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