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La Chine parle à Taïwan

Les négociateurs de Taïwan et de la Chine ont entamé ce matin à Pékin le premier dialogue direct depuis 1995, portant notamment sur l'établissement de vols directs réguliers entre la Chine communiste et l'île nationaliste.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © Radio France/Caroline Caldier)

Le négociateur taïwanais, Chiang Pin-kun, président de la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF), a rencontré son homologue chinois Chen Yunlin, chef de l'Association pour les relations entre les deux rives (ARATS). L'émissaire taïwanais doit également être reçu demain par le président chinois Hu Jintao. Les discussions sont menées par ces organismes puisque Taïwan et la Chine n'ont formellement pas de relations gouvernementales.

Elles porteront sur la mise en place de 18 vols réguliers partant de Taïwan et de 18 autres partant du continent pendant le week-end, selon le China Daily, quotidien officiel chinois de langue anglaise. Ces vols relieraient quatre aéroports de Taïwan à Pékin, Shanghai (est), Guangzhou (sud) et Xiamen (sud-est). Dans ces trois dernières villes réside une large communauté d'affaires taïwanaise, obligée de transiter par Hong Kong pour les trajets entre l'île et le continent.

Pendant les pourparlers, l'épineux problème de la réunification, enjeu majeur pour Pékin, ne sera pas abordé. Les communistes chinois, qui ont chassé le gouvernement nationaliste du Kuomintang vers Taïwan en 1949, considèrent l'île comme partie intégrante de la Chine et ont menacé d'intervenir militairement si ce territoire déclarait son indépendance. L'annonce fin mai de la reprise du dialogue était intervenue au lendemain d'une rencontre historique à Pékin entre les deux chefs des partis au pouvoir en Chine et à Taïwan. L'entretien entre le président chinois et secrétaire général du Parti communiste, Hu Jintao, et le président du Kuomintang (KMT), Wu Poh-hsiung, était le premier du genre depuis 1949.

L'arrivée au pouvoir du KMT a permis de détendre l'atmosphère après la présidence de Chen Shui-bian, dont la ligne politique pro-indépendance avait non seulement irrité Pékin mais aussi les Etats-Unis, principal soutien militaire de Taïwan, préoccupés par toute nouvelle source de tensions dans la région. Malgré leur rivalité, la Chine est devenue le premier partenaire économique de Taïwan, avec un volume d'échanges l'an dernier de 102 milliards en dollars.

Caroline Caldier avec agences

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