L'Otan tente de prévenir les infiltrations de talibans dans l'armée afghane

Comment lutter contre les attaques fratricides ? L'Otan a adopté un plan d'action pour mieux lutter contre les infiltrations de talibans au sein de l'armée afghane, mercredi 14 mars. Cette initiative avait été réclamée par la France après la mort de quatre soldats français tués par un militaire afghan en janvier.

Mieux éduquer les soldats aux "différences culturelles"

Ce plan présente "une série de mesures diverses concernant le contrôle du recrutement, la surveillance, l'entraînement et la formation", a déclaré la porte-parole Oana Lungescu, au siège de l'Otan à Bruxelles (Belgique).

Afin de "combler le fossé qui peut tragiquement mener à la violence et à l'animosité" entre les soldats des forces de l'Otan et ceux de l'armée afghane, l'accent sera mis sur l'éducation aux différences culturelles entre Afghans et Occidentaux, a-t-elle ajouté.

Les mesures décidées cette semaine prévoient entre autres la création d'un service "anti-infiltration" au sein de l'armée. Ce dernier devrait "détecter les individus au comportement suspect", ceux "ayant des troubles psychologiques" ou ceux qui "reviennent de pays voisins comme le Pakistan", a poursuivi la porte-parole.

20% des attaques fratricides seraient le fait des talibans

Estimées à une quarantaine de cas au cours des quatre dernières années,  les attaques perpétrées par des soldats afghans contre leurs alliés des forces de l'Otan représentent environ 6% des pertes de la coalition internationale, selon un rapport confidentiel de l'organisation.

Mais, depuis le début de l'année, seules 20% d'entre elles seraient le fait de talibans infiltrés, les autres étant liées à des animosités personnelles ou à des actes individuels de soldats afghans.

Des relations de plus en plus hostiles

Ces dernières semaines, les relations se sont particulièrement dégradées entre les armées afghane et américaine. Dernier acte de violence à mettre le feu aux poudres : la mort de 16 civils afghans, abattus le 11 mars par un soldat américain. Entre le 23 février et le 23 mars, six militaires américains ont été tués par leurs collègues afghans, après l'incinération d'exemplaires du Coran dans la base militaire américaine de Bagram et les très violentes manifestations antiaméricaines qui ont suivi. 

Quant aux quatre Français morts en janvier dernier, ils auraient été visés en réaction à la diffusion sur internet d'une vidéo montrant des marines américains en train d'uriner sur des cadavres d'insurgés afghans. "C'était un vrai soldat, enregistré", avait indiqué une source militaire. Le tueur "n'avait aucun contact direct avec les talibans".